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Egalité des temps de parole : comment les candidats communiquent dans la dernière ligne droite de la présidentielle ?

Depuis le lundi 28 mars, le lancement de la campagne officielle impose l'égalité du temps de parole et d'antenne dans les médias audiovisuels pour les douze candidats en lice. Comment se démarquent-ils ?

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Affiches des douze candidats à la présidentielle 2022. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

L'égalité du temps de parole et d'antenne dans l'audiovisuel pour les candidats et leurs soutiens signe le coup denvoi de la dernière ligne droite dans la course présidentielle. Les équipes des candidats calculent, chronomètrent, paramètrent chacune de leurs interventions et amplifient leur communication sur les autres supports, la presse écrite et bien sûr internet.

Mais l'égalité du temps de parole c'est aussi la revanche des petits candidats, éloignés des plateaux télé et des studios radio depuis le début de la campagne, comme Nathalie Arthaud de Lutte Ouvrière ou Philippe Poutou du NPA. 
Depuis le 28 mars, Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud auront donc le même temps de parole que Marine Le Pen ou Emmanuel Macron et l'accès aux mêmes tranches horaires dans les médias audiovisuels.

Est-ce que les équipes des candidats anticipent et calculent le temps de parole de leurs candidats pour être plus performants dans la dernière ligne droite ?

Gaspard Gantzer : Oui c’est une obsession dans les équipes de tous les candidats. Tout d’abord, avant la période d’égalité ou ils essayent d’utiliser au maximum le temps d’antenne audiovisuelle puis à partir du début de cette période, en interdisant à trop de personnes au sein de chaque équipe de prendre la parole et enfin, en calculant au centimètre près, le plan médias pour que chaque prise de parole soit la plus efficace possible.

Est-ce qu’il faut rivaliser d’originalité pour exister en dehors de la télé et de la radio, par exemple sur internet ?

Oui, il faut être très performant dans chacune des actions de campagne en dehors de la radio et de la télévision, d’abord dans les meetings, les très grands meetings. Ce n’est pas du tout un hasard que les grands meetings aient lieu dans la dernière ligne droite pour focaliser l’attention médiatique et numérique et par ailleurs en faisant preuve de créativité sur les réseaux sociaux que l’on connait et sur toutes les plateformes qui existent.

L'égalité du temps de parole c’est aussi l’occasion de retrouver les fameux clips de campagne des candidats diffusés à heure fixe à la télévision. A quoi servent ces clips de campagne, pourquoi personne n’innove dans la forme ?

Ils servent à faire prendre conscience à tous les électeurs dans la dernière ligne droite que l’élection arrive. On peut les trouver un peu ringards, un peu grotesques mais dans la réalité ils occupent l’esprit, ils occupent l’antenne et ils permettent à chacun de se dire : tiens, je préfère ce candidat ou un autre. C’est vrai que de ce point de vue, les candidats ne prennent aucun risque parce qu’ils peur de se prendre les pieds dans le tapis et d’être moqués à cette occasion.

Et finalement, qui a le plus à perdre avec cette règle de l’égalité du temps de parole et pourquoi ?

Ceux qui ont le plus à perdre ce sont ceux qui sont plutôt devant dans la course parce que c’est le moment des outsiders ou des challengers ce moment d’égalité des temps de parole parce que des gens qui ont eu peu de temps d’antenne jusque-là en ont plus, relativement, dans la toute dernière ligne droite et peuvent être connus et entendus des Français.

Est-ce c’est le moment pour faire des coups ?

Oui, c’est le moment pour plus rebondir sur l’actualité de faire des annonces choc qui auront le mérite d’être retenues.

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