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C'était comment ? Hillary et les p'tites françaises

Combien de femmes ont quitté leur travail, lundi 7 novembre, à 16h34 ? C’était le mot d’ordre lancé par le collectif les Glorieuses. En France, pas facile.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des femmes réunies place de la République à Paris, lundi 7 novembre, pour réclamer plus d'égalité salariale entre  hommes et femmes  (THOMAS SAMSON / AFP)

C’était… le compte est bon. Enfin, presque. Voyelle, consonne, consonne, voyelle. Et ça donne : le "D"...le "I"… le "S"… le "C"… le "R"… le "I"…

J’adore, exhumer, les vieux machins de la téloche. Je poursuis, ou tout le monde a compris ? Ça fait donc : DISCRIMINATION. Un mot, déjà à la mode, sous Armand Jamot, quand il présentait Les Chiffres et les Lettres. Mais oui, je vous jure, ça commence à dater, sérieusement, cette histoire de différence de salaires. Du temps de mon grand-père, au moins. 

Et je le revois, en bout de table, le patriarche, hyper-féministe, à fond avec les nanas. Il avalait sa soupe, dans un silence, de mort. Il ne fallait pas moufter. 

Cette journée, m’a rappelé ces doux moments, égalitaires, passés autour de cette table. Je crois que même sa soupe, était vieille. Toute rance, comme… le salaire des meufs, tiens. Un vieux machin tout rabougri. Beurk. 

"Ah ça c’est sûr, c’est un peu le vieux sujet… l’Arlésienne quoi !" Ça, c’est une jeune femme, en pause clope, devant un grand magasin, à Paris. Elle en rit. "C’est fichu pour moi, me dit-elle…Chui trop vieille, pour revendiquer. Je laisse tomber." 

Moi : "Mais pourquoi ? Il faut se battre non ?"

Elle, désabusée : "Mouais… chai pas…je pourrais jamais quitter mon travail à telle heure, pour manifester. C’est impossible". Pfff… trop vieille pour moi…On dirait ma grand-mère, ce me déprime je la laisse à ses Chiffres et ses Lettres. 

J’en trouve une plus jeune. Elle est assistante de direction, dans une banque.

Je ne quitterai pas mon travail, pour protester. Je pense qu’il y a plus subtil à faire…

Une assistante de direction

Moi : "Ah bon ? Quoi par exemple ?"

Elle : "Les féministes demandaient de porter du rouge aujourd’hui… ben je l’ai fait ça !"  Quel courage ! C’est vrai. Il en fallait une bonne dose, hein. D’ailleurs, vous ne voyez pas, mais je suis en rouge. Je suis une femme, hyper courageuse. 

Et d’ailleurs, à 16h34, j’étais à mon bureau, en train d’écrire, sagement, ma chronique. Mais je suis en rouge, ça vaut une médaille. Allez un nouveau tirage, de consonne et de voyelle. 

Alors, le "H", le "I", le double "L", le "A", le "R", et le "Y". Mais nan, je vous jure, je n’ai pas triché ! Ça fait : Hillary.  La femme, qui, un jour, à 16h34, s’est non seulement habillée en rouge. 

Mais, a réussi à retourner les fautes de son mari, pour peut-être, s’emparer du pouvoir suprême.  Là, j’avoue c’est fort. 

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