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Ecole, ouvre-toi !

Ateliers et débats, autour du rôle des parents dans l'école. Les "parents-délégués" réclament plus de temps et de considération. Les représentants dénoncent l'opacité du monde scolaire.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8 min
  (Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education nationale ce mardi © Radio France/Nathalie Bourrus)

"Il faut absolument améliorer le rôle du parent-délégué. Il est le lien entre les familles et l’école, donc il est essentiel." La ministre de l’Education nationale appuie son propos avec quelques promesses (comme un décret, à suivre) et une réelle indemnisation de ce parent-relai. Celles qui ont bossé sur le sujet, viennent à la tribune.

Tiens... Fadela Amara

La fondatrice de Ni putes Ni soumises, l’ancienne ministre des banlieues, la revoilà car elle est inspectrice générale. Fadela Amara, qui donc, a participé à la rédaction d’un document sur le parent délégué.

"Il faut créer des moments de partage avec par exemple des jeunes coopératifs, mobiliser les centres sociaux, sans le stigmatiser. Il faut de la coordination. Je garde espoir car la dynamique est lancée."

Franchement, j’ai cru réentendre les projets sur le plan Marshall en banlieue qui n’ont, désolée, jamais vu le jour. Et là, j’ai pris peur.

En remettre une louche

Quand Valérie Marty apparait.

Sous ses airs de petite femme menue, la présidente de la Pep va venir nous secouer tout ça.

"Il faut faire un constat : on ne travaille pas assez ensemble, parents et profs. Il y a vraiment un problème."

Casse ambiance, totale.

La cheffe de la Fédération des parents d’éleves, décrit la scène qui, en général, la foudroie : "celle des réunions, quand nous, les représentants de parents, on doit s’asseoir, physiquement, à la place de nos enfants et presque lever le doigt !"

Rires, jaunes, dans l’assemblée.

Une autre femme, va en remettre une louche. "Au début, je me disais : je comprends rien, puis je me suis rendue compte que d’autres ne comprenaient rien non plus à ce langage, à ce monde de l’école. Un monde souvent opaque."

Avec son bel accent espagnol

Liliana Moyano, la patronne de la Fédération des conseils de parents d’éleves, parle de "ce monde", avec ses coutumes (oh là là le vieux machin, avec ses Us et Coutumes ! C’est encore plus vieux que le plan banlieue !), " ce monde fermé."

Liliana Moyano raconte alors sa scène à elle, celle qui la tétanise : "Vous savez, quand votre enfant vous engueule le soir pendant les devoirs et vous dit : mais maman, c’est pas comme ça qu’il fait notre prof ! Faut pas faire comme ça !!"

Elle l’imite bien l’enfant, celui  qui vous envoie paitre, après votre journée de dix heures de boulot.

Osez, Osons

Cela n’a pas achevé Valérie Marty qui reprend la parole et en remet une autre louche, une grosse, avec "la manière froide de convoquer les parents."

*"On pourrait mettre un petit mot sympathique quand même. On n'est pas là pour convoquer, ça met tout le monde mal à l’aise. Il faut absolument parler plus simplement aux parents, même si ça a l’air osé de dire ça !"

Osé ?*

Oser rétablir le lien parent-école ?

Ah bon ?

Ben c'est simple: osons.

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