Ça nous marque. "Le numérique n’a pas tué le papier " : Jérôme Nusse, président de Quo Vadis
C’est le numéro 1 mondial de l’agenda hebdomadaire. 8 millions d’exemplaire sortent chaque année de l’usine de Carquefou, près de Nantes.
Marque du groupe Exacompta-Clairefontaine Quo Vadis vend ses agendas dans 65 pays.
Une invention française
C’est à Marseille au début des années 50 qu’un médecin ORL a l’idée qui va faire sa fortune. A l’époque, il n’existe pas d’agenda présentant toute une semaine sur une double page. Francis Georges Beltrami va se fabriquer un tampon, encreur qui va lui permettre d’avoir une vision verticale et synthétique de sa semaine d’un seul coup d’œil. "Il partage son idée ingénieuse avec ses confrères, raconte Jérôme Nusse, qui l’encourage à commercialiser son invention. Il se lance, devient entrepreneur et crée en 1954 Quo Vadis."
Une success story
"L’entreprise commence doucement mais cette idée plait très vite, à la fois en France mais aussi à l’International. Quo Vadis se développe en Europe mais aussi au japon qui adore nos agendas, mais aussi au Canada. La France représente toutefois 75% de nos ventes". En 2008, Quo Vadis va tenter de percer le marché chinois, mais sans succès. Elle est obligée de se replier deux ans plus tard. "Mais on réessaiera, ce n’est pas grave !" déclare Jérôme Nusse.
La révolution numérique
Au tournant des années 2010 arrivent les agendas numériques. "Cela a bouleversé les habitudes de consommation de tout le monde, explique Jérôme Nusse, qui reconnaît que, depuis 10 ans, la marque vend entre 3 et 5% d’agendas en moins chaque année. Pourtant, on voit de moins en moins de confrontation entre le numérique et le papier, assure-t-il, parce que le papier apporte une dimension émotionnelle et personnelle que le numérique ne peut pas avoir. Le numérique est rapide et efficace, mais il est froid et on ne possède pas le numérique, à la différence du papier qui est à nous, on se construit avec, on est sur une autre dimension."
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