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Ça nous marque. Villeroy & Boch : "Nous avons élargi les saladiers pour en faire des lavabos"

Paul-Louis Villeroy, directeur développement de Villeroy & Boch, entreprise allemande dont le siège est à Mettlach dans la Sarre, est l'invité d'Olivier de Lagarde. La marque est présente dans 125 pays et emploie 7 500 salariés.  

Article rédigé par franceinfo, Olivier de Lagarde
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un employé au milieu de sanitaires produits par Villeroy & Boch, à Mettlach, en Allemagne. Villeroy & Boch est restée une entreprise de famille depuis plus de 250 ans.  (FRANK RUMPENHORST / DPA / AFP)

On parle aujourd'hui d'une entreprise de céramiques  qui s'est développée dans deux grands secteurs, l'aménagement des salles de bain et puis surtout les arts de la table. On retrouve la trace de Villeroy & Boch dès le XVIIIe siècle, dans un duché autonome, celui de la Lorraine. 

Paul-Louis Villeroy, est directeur développement de Villeroy & Boch, huitième génération de Villeroy ; cette entreprise, aujourd'hui allemande dont le siège est à Mettlach dans la Sarre, est présente dans 125 pays, elle emploie 7 500 salariés et réalise 830 millions d’euros de chiffre d’affaires.  

Une histoire franco-allemande  

Nous sommes au XVIIIe siècle à Audun-le-Tiche, village de Lorraine qui est alors un duché indépendant coincé entre le royaume de France et la Sarre. À l’époque, François Boch porte le titre de "Bombardier du Roi", il est donc fondeur. En 1748, avec ses trois fils, il se lance dans la fabrication de vaisselle en céramique. 60 ans plus tard, son descendant, Jean-François Boch, fait l'acquisition de l'ancienne abbaye bénédictine de Mettlach, au bord de la Sarre. Il aménage ce bâtiment baroque pour une fabrication de vaisselle presque entièrement mécanisée. Il conçoit lui-même de nombreuses machines tout à fait nouvelles.

Ses inventions ouvrent la voie à la production industrielle de la céramique qui était jusqu'alors essentiellement fabriquée de manière artisanale. L' "Ancienne Abbaye" abrite aujourd'hui encore le siège social du Groupe Villeroy & Boch.  

De la cuisine à la salle de bain en passant par les stations de métro

En 1876, l’entreprise opère une diversification vers les sanitaires. "À l’époque, raconte Paul-Louis Villeroy, c’est avec Louis Pasteur la prise de conscience des bienfaits de l’hygiène corporelle".

Villeroy va ainsi développer l’idée de la salle de bain à la maison. "Ce sont les mêmes matériaux, c’est la même technique, on cuit de la terre, on l’émaille, et on en fait une forme qui sera d’usage pour les arts de la table, pour un évier de cuisine ou un receveur de douche, des toilettes ou un lavabo."

L’entreprise va aussi fournir du carrelage pour tapisser les stations des premiers  métros qui commencent à être creusés. "Là encore, on est sur de la céramique émaillée, on est sur quelque chose qui habille, qui rend la surface facile à entretenir, et qui la rend belle, car nos produit sont là pour apporter de la beauté…"

Le Covid n’a que peu de prise sur la céramique  

Avec la pandémie de Covid-19, Villeroy & Boch sera parvenu à se maintenir à flot. D’abord en ce qui concerne le secteur sanitaire salles de bain, qui représente les deux tiers du chiffre d’affaires. Malgré un deuxième trimestre difficile, c’est un segment qui se défend bien, grâce à un rebond très fort au deuxième semestre, ce qui permet à l’entreprise d’afficher un résultat à peu près comparable à celui de l’an passé.

Concernant la partie arts de la table (un tiers du chiffre d’affaires), la partie hôtellerie-restauration (15% du segment) souffre beaucoup, cependant les 3e et 4e trimestres ont été très bons et le site internet a bien compensé la fermeture des boutiques.     

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