Cahier de vacances. Le transat

Vous l'avez vu ? Le vacancier en quête de transat est l'une des espèces les plus dangereuses du camping. À l'affut de la moindre faiblesse, Nathan fait partie de ces chasseurs de chaises longues.

"À partir de 14 heures il n'y a plus rien en fait. Donc c'est soit tu te poses par terre, soit tu réserves bien tôt le matin. Du coup quand on était au camping, on devait courir récupérer nos petits transats, sinon c'était fini. Le matin, on se lève, un petit short, on court, la serviette et après on mange... petit rituel", se souvient le jeune homme.

Des transats sur le Titanic

Et là vous vous demandez : mais pourquoi appelle-t-on une chaise longue, un transat ? Si, si, vous vous demandez. Bon, Marielle Brie va vous le dire. Elle est historienne de l'art et auteure du blog Objets d'histoire.

Le transat vient des transatlantiques donc des paquebots qui emmenaient les passagers de l'Europe vers l'Amérique. Les chaises longues de cette époque-là étaient installées sur les ponts des bateaux pour les passagers les plus riches, les plus aisés pour pouvoir les plier plus rapidement en cas de gros temps ou de houle.

Marielle Brie, historienne de l'art

"On faisait en sorte qu'ils soient pliables et dans des matériaux solides comme le bois, raconte encore Marielle Brie, historienne. Ensuite, les usagers de ces bateaux ont fini par nommer les chaises longues des transat."

Dans les cures thermales napoléoniennes

L'historienne explique qu'ensuite : "on a vraiment le déplacement de ces chaises longues de la mer à la terre avec la mise à la mode des cures thermales sous Napoléon III. On prend l'habitude de prendre des bains de mer mais aussi des bains de soleil et on se sert des transats qui deviennent des chaises longues. Ils s'installent là vraiment à l'extérieur et non plus sur le pont des bateaux."

Avec l'arrivée du plastique, le prix de la chaise longue chute et la démocratisation opère... ou presque. "On voit encore que la chaise longue est un mobilier finalement un peu élitiste puisque sur la plage, effectivement, on peut toujours avoir accès à un transat mais seulement si on paie", précise Marielle Brie.

Et elle conclut : "Ceux qui ont les moyens d'y pourvoir, peuvent s'offrir le luxe de ne pas épousseter leurs serviettes pendant leurs vacances."

À défaut de partir traverser l'Atlantique, siroter un cocktail avachi comme un empereur romain est déjà un joli lot de consolation.