L'appel du large, c'est pour les terriens
La Route du Rhum nous rappelle qu'avant qu'un bateau ne prenne le large, il faut qu'un habitant de la terre ferme en ait eu envie... Et la chanson nous raconte ces désirs.
La Route du Rhum a pris le large mercredi dernier et, sur le port de Saint-Malo, on entend moins de ces chants de marins, en ce week-end presque ordinaire. Il est bien doux, d’ailleurs, cet air à virer dans une version discographique contemporaine. Il appartient désormais à la mythologie des ports de plaisance où l’on aime à se souvenir des temps glorieux de la marine à voile.
On oublie que ces chants accompagnaient le travail extrêmement difficile et dangereux des matelots, payés une misère, et souvent victimes de violences institutionnalisées. Pour tout dire, leur espérance de vie sur les grands voiliers du XIXe siècle était plus courte encore que celle des mineurs de fond de Germinal. Et il y a une sorte d’ironie historique curieuse à voir leur répertoire de chants de travail être transmis et pratiqué avec cette gourmandise nostalgique, par des plaisanciers qui se costument pour monter sur le pont d’un gentil 8 mètres.
Dans le second épisode de Ces chansons qui font l’actu diffusé ce week-end, vous entendez des extraits de :
Tonnerre de Brest, Valparaiso, 2009
Renaud, Dès que le vent soufflera, 1983
Lou Volt, Il sait naviguer en principe, 2013
Alain Souchon, Le Marin, 2005
Gérard Manset, Deux voiles blanches, 1985
Nitta Jo, Du vent dans les voiles, 1936
Damia, Du vent dans les voiles, 1936
Soldat Louis, Du rhum, des femmes, 1988
Renaud, Dès que le vent soufflera, 1983
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