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La fatigue des pilotes de ligne

Les pilotes de ligne ont vivement condamné la décision du Parlement Européen de réviser les règles liées au temps de vol.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Après avoir fait volte-face, les eurodéputés ont approuvé, le 9 octobre
dernier, contre l'avis de la commission des transports, la proposition
de la commission européennes et de l'Agence Européenne de sécurité
aérienne sur les temps de vol de maximum, applicables aux pilotes et à
l'équipage.

Depuis peu de temps, à
peine une petite dizaine d'années, le problème de la fatigue des pilotes fait
l'objet d'études et de conférences régulières où médecins, scientifiques,
syndicats et navigants viennent échanger sur leurs expériences. La dernière en date à l'initiative d'Air
France a eu lieu, il y a quelques jours à Roissy, au moment même où le parlement
européen, contre l'avis des pilotes, adoptait un texte révisant les temps de
vol des navigants. Un texte limitant à 11 heures, la durée maximale de vol, et à 22 heures les amplitudes de temps de travail,
combinant dans ce cas période de
réserve et service de vol. Les syndicats espéraient un maximum de 18 heures.  

Mais qu'en est-il précisément des études scientifiques sur la
fatigue des navigants ? Pour tenter d'établir des statistiques, Air France et d'autres
grandes compagnies ont demandé à leurs pilotes de déterminer sur une échelle
de 1 à 7, quel était leur niveau de fatigue, lors de vols long courrier, avant
d'entamer la descente de l'avion. Globalement, les résultats sont plutôt
rassurants, même si l'étude de la fatigue est loin d'être une science exacte. Pour
éviter un endormissement des équipages, certains constructeurs, comme Boeing
ont développé des systèmes simples mais efficaces.

25% à 30% des accidents seraient dus à la fatigue selon
l'association Européenne des personnels navigants techniques, qui regroupe, un
peu plus de 38.000 pilotes. En adoptant ce texte sur les temps de vol, l'association
estime que les parlementaires européens jouent avec la sécurité des passagers
et des équipages. Il reste toutefois du temps pour trouver un compromis,
puisque le texte doit encore être adopté par les Etats Membres pour une entrée
en vigueur, au plus tôt, en 2015.

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