Réchauffement climatique : objectif 2050 dans le secteur aérien
L'Europe exhorte le monde entier à prendre des mesures pour parvenir en 2050 à un secteur aérien qui ne contribuera plus au réchauffement climatique. Un texte en ce sens a été signé cette semaine à Toulouse sous l'égide de la présidence française de l'Union européenne.
Exercice obligé dans le cadre de la présidence française du conseil de l’Union européenne, Paris se devait de réunir les grands décideurs du monde entier, si possible, dans l’antre d’Airbus à Toulouse, pour réaffirmer haut et fort leur volonté de "décarboner" l’aérien.
Chose faite vendredi 4 février, à l’occasion de ce qui pouvait s’apparenter à un mini-sommet de l’aviation, avec la signature d’un document non contraignant, visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Un objectif très ambitieux
Cet objectif, comme le soulignent régulièrement les industriels, doit encore être validé par les États et il sera au cœur des débats de la 41e assemblée générale de l’organisation de l’aviation civile internationale, prévue en septembre 2022, à Montréal au Canada.
Aujourd’hui, l’aérien représente 2,5% des émissions de C02 dans le monde, ce qui est peu comparé aux 21% de l’industrie, aux 24% de l’agriculture ou au 10% du numérique, sauf que le secteur n’a plus le choix aujourd’hui, à marche forcée face au réchauffement climatique et sous la pression écologiste.
Pourtant, selon une récente étude de l’Institut Montaigne, le transport aérien a déjà fait d’importants efforts pour réduire sa consommation de kérosène, et par voie de conséquence, son empreinte carbone. "Depuis 1990, les émissions de CO2 du secteur ont augmenté annuellement de 2,5%, alors que le trafic aérien a connu une croissance annuelle de plus de 5,5%", précise le rapport.
Soutenir le développement des carburants alternatifs
S’ils veulent aller plus loin, les acteurs du transport aérien auront besoin d’un soutien massif des États dans la production d’énergie, notamment dans le développement des carburants d’aviation durable. Cette piste, aujourd’hui la plus sérieuse, représenterait 53% de l’effort nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
La production de carburant de synthèse nécessitant de grandes quantités d’électricité, "c’est l’ensemble de notre système de production d’électricité qui devra être réexaminé", selon les conclusions du rapport.
L’étude estime l’investissement global, pour l’ensemble des transports, au niveau européen à 1.000 milliards de dollars par an. Plus qu’une déclaration d’intention, c’est bien là qu’il faudra convaincre les États, déjà lourdement plombés par la crise sanitaire.
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