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Cinéma week-end. Nicolas Philibert à l'écoute des soignants

Dans "De chaque instant" le documentariste suit des élèves infirmiers, film optimiste sur le souci de l'autre.

Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"De chaque instant" de Nicolas Philibert (Les films du losange)

C'est une immersion, avec cette façon très personnelle du documentariste de faire oublier sa caméra, d'être indiscret mais jamais impudique. Nicolas Philibert s'est installé à l'institut de la Croix Saint-Simon à Montreuil, en région parisienne.

Chaque année en France, 30 000 étudiants apprennent ce métier. Le film est divisé en trois parties, l'apprentissage, les stages, les évaluations finales, avec son lot de joies, de peines, de doutes, de rires.  

Il y'a une proximité entre le monde de la santé et ma façon de faire des films, une écoute

Nicolas Philibert

On le sait le métier d'infirmier est difficile, mal payé, dans un environnement qui se dégrade, mais il y a dans ce film un bel optimisme, cette formation est encore un ascenseur social, il y a une grande diversité dans les origines des élèves qu'on voit à l'écran et Nicolas Philibert, auteur entre autres de Etre et avoir, La maison de la radio a trouvé des similitudes entre les personnages réels de son film et sa façon de faire du cinéma.      

Burning de Lee Chang-Dong avait ravi le dernier festival de Cannes sans pour autant y remporter le moindre prix. Le cinéaste coréen, qui fut un éphémère ministre de la culture dans son pays, signe l'un de ses meilleurs films. 8 ans après Poetry il adapte une nouvelle du japonais Murakami, tout en regardant aussi du côté de William Faulkner. Chez ces deux grands écrivains il puise notamment le thème de la colère et le sens des métaphores.

Autrefois on savait pourquoi on était en colère, ce n'est plus le cas

Lee Chang-Dong

Lee Chang-Dong part d'un trio amoureux pour aller vers le thriller, trois jeunes coréens, un fils de paysan bourru qui se rêve écrivain, un riche dandy et une fille évanescente aux répliques poétiques imprévisibles. Son film a une portée universelle sur la vacuité de l'époque, la perte de repères pour la jeunesse, le mépris de classe et une violence sociale qui file vers la violence tout court. Les images sont sublimes, on sort franchement secoué par les scènes tournées près de la frontière avec la Corée du Nord, les lumières et la façon dont Lee Chang-Dong traite le thème de ce brûlant Burning.                

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