Au zoo de Vincennes, Delphine Roullet et la passion des lémuriens
Delphine Roullet a eu le déclic sur le tard. En feuilletant un livre de photos, c'est celle d'un gorille qui va changer sa vie, alors qu'elle était déjà à l'université. "Cela ne fait pas une belle histoire. Moi, je ne voulais pas être vétérinaire quand j'étais petite, ou je ne collectionnais pas les peluches d'animaux ", explique cette grande femme brune de 40 ans.
Mais une fois sa passion lancée, elle s'est investie à 100 %. Après un DESS d'éthologie appliquée à l'Université de Villetaneuse en 1996, cette Parisienne entre en stage à Vincennes. Deux ans plus tard, elle sera embauchée et prendra vite la suite de la responsable des primates de l'époque.
Une association pour sauver les lémuriens
Si ses journées sont rythmées par la vie au zoo de Vincennes, ses soirées le sont par l'association qu'elle a créée en 2009 : Helpsimus. Une association qui vient en aide au grand hapalémur, un lémurien de Madagascar.
Gérer les collections de primates du zoo est tout aussi intéressant qu'aller deux fois par an sur l'île de l'océan Indien, pour préserver les lémuriens qui y vivent à l'état sauvage. "Une des grandes réussites de l'association, c'est l'ouverture de deux écoles là-bas, l'été dernier ", raconte-t-elle. Elle ajoute : "Pour aider les animaux, il faut d'abord aider les hommes à mieux vivre et leur apprendre la richesse de leur biodiversité, la fragilité de ces espèces animales ".
Un travail au zoo indispensable
Sans son travail au parc zoologique, Delphine Roullet pense qu'elle ne pourrait pas bien mener cette mission malgache. "C'est grâce aux financements des parcs zoologiques que l'on a pu retirer le vari roux (autre lémurien) de la liste des 25 primates les plus menacés ", sourit-elle.
Pour autant, elle ne se voit pas vivre à Madagascar et continue ses recherches sur les lémuriens. Comment se reproduisent-ils ? Comment s'accommodent-ils à la vie en captivité ? Autant de questions qui prennent des années à trouver des réponses.
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