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Dans les pas de Jean-Paul II

Ce n'est pas à proprement parler son idole - elle préfère le néologisme "enseigneur" - mais Jean-Paul II est partout autour d'elle. Photos, calendrier, livres, relique (un centimètre carré d'aube), des CD d'homélie, Dorota a plus que ce qu'on pourrait imaginer exister se rapportant à l'ancien pape. Elle sera évidemment à Rome le 27 avril pour la canonisation du souverain pontife polonais.
Article rédigé par franceinfo
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Elle a 72 ans et en a passé précisément la moitié dans les pas de Jean-Paul II. Depuis son accession au trône de Saint-Pierre et au-delà de sa mort. Dorota Etchecopar, née en Pologne en 1942, est une inconditionnelle de Karol Wojtyla. Elle était pourtant passé complètement à côté de l'événement le jour de son élection en 1978.

Alors à Paris après avoir épousé un ornithologue français et obtenu un doctorat es lettres à la Sorbonne, il avait fallu qu'une amie et un voisin la félicitent pour qu'elle réalise qu'un souverain pontife polonais venait d'être désigné. A la radio elle avait compris que le nouveau pape venait "de Bologne" .

Une passion pour l'homélie de 1979 à Varsovie

Depuis, elle n'a pas lâché Jean-Paul II d'une semelle ou presque. Elle écoute "en boucle " l'homélie prononcée en 1979 à Varsovie. A ses yeux, le pape venu de l'Est est celui qui a précipité la chute du communisme. C'est aussi explique-t-elle celui qui a fait évoluer sa propre foi d'expression politique contre "l'occupant " en quelque chose de plus intérieur.

"J'ai deux vies, l'une avant son élection, l'autre après."

Il est vrai que sa nationalité polonaise lui confère un statut de quasi-sainte lors des fréquents voyages qu'elle effectue avec son mari, de congrès en colloque.

"A Goa en Inde, j'ai failli étouffer sous les colliers de fleurs , raconte-t-elle. A Manille aux Philippines, j'ai du tenir une conférence improvisée devant 3000 personnes. En Amérique du Sud, où l'on me surnommait 'la nièce du pape', on me mettait des suites luxueuses à disposition. Tout ça parce que j'étais une compatriote de Jean-Paul II ".

Nombreuses conversations avec le souverain pontife

Des anecdotes qu'elle rapportera au pape, lors des nombreuses audiences privées qu'elle a pu avoir avec lui. Via son beau-frère, grand cardiologue polonais mobilisé aux côté de Solidarnosc. Elle conserve précieusement les clichés qu'elle a pu prendre du chef de l'Eglise romaine. Particulièrement celui où il la regarde "dans les yeux ".

C'est à cette photo qu'elle dit "bonjour " tous les matins, dans le couloir d'entrée de son appartement parisien à Passy. Les enregistrements d'homélies sont stockés dans une boîte à chaussure. Un vieux calendrier à l'effigie du futur saint trône encore dans la bibliothèque. Où les livres écrits par ou sur Karol Wojyila se comptent par dizaines. Dans sa chambre qu'elle surnomme sa "chapelle ", Dorota Etchecopar montre avec émotion le cm2 d'aube que son souverain pontife a porté.

Après avoir assisté à ses funérailles, sa béatification, la septuagénaire sera évidement à Rome pour la canonisation le 27 avril. Neuf ans après la mort du pape pèlerin, celle qui l'a suivi dans beaucoup de déplacements et aux Journées Mondiales de la Jeunesse ne peut retenir une larme quand elle évoque son charisme. "Mon coeur était brûlant, ardent, fervent en sa présence. Il avait un tel magnétisme ! Quand vous vous retrouvez en face de cette dimension là de l'homme, vous planez ", confie-t-elle.

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