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États-Unis : "Je ne savais pas qu'il y avait une élection en France"

Toute la semaine sur France Info, nous nous intéressons au regard que porte le monde sur l'élection présidentielle en France. Première étape aux États-Unis, et premier constat : les Américains ne s'intéressent pas du tout à notre campagne, certains ne savent d'ailleurs même pas que nous votons à la fin du mois.
Article rédigé par franceinfo
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C'est la première fois depuis 24 ans que les élections présidentielles en France et aux États-Unis coïncident dans le temps : depuis la réélection de François Mitterrand et l'élection de George Bush senior en 1988. De fait, forcément, la seule campagne qui intéresse l'Amérique, ce sont les primaires républicaines. Elles sont partout, quand le scrutin français est... nulle part, ou presque.

"Je ne savais pas qu'il y avait une élection en France" , explique un électeur américain. "Je regarde quatre ou cinq heures d'info par jour, et je ne savais pas." Ici, nous sommes à un meeting de Newt Ginrich, avec les plus conservateurs des Américains, pas forcément les moins informés. Une autre républicaine l'avoue, un peu gênée : elle ne connaît pas le nom de l'adversaire de Nicolas Sarkozy. "Je passe sûrement trop de temps à regarder ce qui se passe ici" .

"Sarkozy, une personnalité très clivante, un peu comme Obama chez nous"

Le fonctionnement même de notre élection paraît étrange à la plupart des Américains, avec son système de scrutin à deux tours. Ils commenceront à se tourner vers nous quand on en viendra à un schéma moins complexe, le leur : deux hommes, deux partis. Et si Nicolas Sarkozy leur est désormais familier, ils ignorent tout de François Hollande. "Je sais que Sarkozy est une personnalité très clivante, un peu comme Obama chez nous" , analyse un autre militant. "Je ne sais pas vraiment pourquoi. Son opposant, DSK, a quitté la compétition, et du coup les socialistes, un peu comme chez nous les républicains, ont eu du mal à trouver leur candidat."

La presse américaine très critique

Bien sûr, la presse, ou plutôt la grande presse américaine parle de l'élection... depuis la France. Le virage à droite de Nicolas Sarkozy lui a d'ailleurs valu deux éditoriaux incendiaires dans le Wall Street Journal et le New York Times. Plus largement, The Economist a fait une couverture extrêmement sévère dans son dernier numéro, mettant dos à dos les deux principaux candidats. Le magazine parle du déni de la France face à ses problèmes économiques : "quel que soit le gagnant, ces Français qui ont l'impression d'aller en pique-nique seront rapidement rattrapés par une dure réalité" .

Processus électoral ou pas, la France reste en tout cas pour les Américains un simple "morceau d'Europe" ... Et donc un contre-exemple. Quand le républicain Mitt Romney l'évoque, c'est pour dénoncer la volonté d'Obama "de nous transformer en État providence à l'européenne" .

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