Les jeunes musulmans plus visibles
Les idées reçues ont la vie dure. Deux tout particulièrement, selon Inès Dauvergne, consultante diversité dans l'association d'entreprises IMS entreprendre : "La première, ce sont les chefs d'entreprises qui s'imaginent que la laïcité s'applique à l'entreprise privée (...) juridiquement c'est complètement faux, la laïcité ne s'applique qu'à la fonction publique. La deuxième, c'est le fait de considérer que la gestion de l'Islam ou du judaïsme serait liée à des thématiques d'intégration, d'assimilation ou d'immigration. Alors qu'aujourd'hui on est dans une France qui est une société plurielle."
Et si la laïcité peut parfois être brandie comme un faux nez qui cache en fait une forme d'intolérance, Soufiane Torkmani parle plutôt
une différence d'approche liée à l'âge. Le jeune homme est président d'une
association appelée " Coexister ", composée de jeunes croyants
catholiques, juifs et musulmans. Pour eux, la laïcité est une évidence. Une
valeur à laquelle ou peut être attaché tout autant que sa foi.
"Il peut y avoir un décalage intergénérationnel, le problème est vraiment là, finalement. Entre des anciens qui ont fait une distinction claire entre sphère publique et sphère privée (...) entre le travail et la maison.... Alors que chez les jeunes générations, ces domaines sont interconnectés, ils sont liés, et pour autant on arrive à faire la part des choses."
La moitié des musulmans pratiquants de France
a moins de 34 ans. En pourcentage, c'est trois fois plus que chez les catholiques. Cela
explique probablement un effet de loupe sur les revendications de certains.
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