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Tara, un bateau au service de la planète

La France possède le deuxième domaine maritime mondial. Elle est aussi un acteur important dans l'étude des océans et de leur écosystème. Dimanche dernier, la goélette Tara est partie de Lorient pour un périple scientifique de sept mois autour du cercle arctique. Gérard Feldzer est allé à la rencontre de l'équipage.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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À chaque escale à travers le monde, la goélette océanographique Tara permet à des enfants de découvrir le monde de la mer et ses secrets. Depuis 2004, grâce au dispositif éducatif  Tara Junior, 23 000 élèves en France ont suivi les aventures de ce bateau qui vient de se lancer dans une nouvelle expédition.

Une semaine après avoir largué les amarres du port de Lorient, Tara
Oceans Polar Circle
 effectue, au sud de l'Islande, ses premiers prélèvements de plancton. Elle empruntera ensuite les nouvelles routes arctiques ouvertes grâce ou à cause de la fonte des glaces.

Son commandant Loïc Valette se réjouit de cette expédition. Sept scientifiques ont embarqué à ses côtés pour un parcours de 25 000 kilomètres sur le cercle polaire. À ce jour, seuls deux voiliers ont réalisé cette circumnavigation de l'océan Arctique.

On est 14 à bord, mais on a l'impression d'être seuls au monde.

La collecte de plancton qui abonde dans les régions froides, particulièrement en lisière de banquise, permettra d'évaluer la vulnérabilité de la biodiversité polaire et de la photosynthèse entre la mer et l'atmosphère. Lors de la précédente expédition Tara, des prélèvements avaient été effectués dans tous les océans de la planète, excepté en Arctique.

Tara dispose de vingt-trois appareils scientifiques dont la "rosette" : un ensemble de bouteilles qui emprisonnent le plancton à différentes profondeurs. Les échantillons sont ensuite filtrés dans le "laboratoire humide" installé à bord. 

Les conséquences de la fonte de la banquise sur l'écosystème polaire marin et des pollutions qui s'immiscent dans ces régions reculées, sont des problématiques qui dépassent les frontières. Les membres de l'expédition sont russes, canadiens, européens et américains. Comme l'évoque Loïc Valette, cette mission  intéresse le monde entier sensibilisé à "l'interaction entre les hommes, les océans et leur utilité pour l'Humanité".

Tara
Expéditions
 organise ces missions scientifiques depuis bientôt dix ans, mais l'histoire de ce voilier polaire remonte à 1989, année de sa construction sous le nom d'Antarctica. Jean-Louis Étienne en était l'initiateur. Il parcourra toutes les mers du monde à son bord. Particularité du vaisseau : la forme de l'épaisse coque d'aluminium lui permet de se soulever sous la pression des glaces et d'éviter ainsi d'être broyé.

Ce bateau repart pour des projets scientifiques dans la ligne de ce que l'on avait mis en place il y a une vingtaine d'années. Donc je suis ravi.

Le Tara n'est pas la seule plate-forme d'exploration océanique. Le Planet Solar, un bateau solaire piloté par Gérard d'Aboville, vient de quitter les Antilles pour suivre et étudier le Gulf Stream. D'autres projets de plate-formes géantes et dérivantes comme le Polar Pod de Jean-Louis Étienne ou encore le Sea Orbiter de Jacques Rougerie devraient bientôt voir le jour. Autant d'aventures au service de la planète et des Hommes.

Bonus : 

 

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