Japon : plongée dans la prison de Fuchū où la discipline et la propreté sont de rigueur

Dans cette prison pour hommes, il n'y a pas de surpopulation carcérale et les règles sont extrêmement strictes. Les détenus font leur ménage et ceux qui le peuvent, travaillent 8 heures par jour.
Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Un couloir de la prison pour hommes de Fuchū, au Japon, le 9 septembre 2024. (KARYN NISHIMURA / RADIOFRANCE)

Au Japon, la sûreté que l’on ressent immédiatement dans l’espace public ne signifie pas qu’il n’y a pas du tout de crimes et de délits. Comme dans tous les pays, il y a des vols, des meurtres, des trafics divers, des agressions, mais dans des proportions nettement moindres qu’en France, avec une répression plus forte. Un individu qui est inculpé et envoyé au tribunal a 99% de risques d’être condamné, non pas parce que la justice est expéditive, mais parce que les procureurs font le tri en amont. Ils n’inculpent en réalité qu’un tiers des suspects, uniquement ceux pour lesquels ils ont la certitude qu’une peine sera prononcée, une amende ou de la réclusion. Au Japon, la détention de quelques grammes de cannabis se paye en années de prison. Une peine de réclusion d’un an n’est pas aménagée, elle est effectuée.

Dans la plus grande prison pour hommes du Japon, à Fuchū, dans le département de Tokyo, ce qui saute aux yeux c'est la propreté, c’est juste impeccable.

La cellule individuelle d’un détenu étranger dans la prison de Fuchū, au Japon, le 9 septembre 2024. (KARYN NISHIMURA / RADIOFRANCE)

Il n’y a pas de surpopulation carcérale. Cette prison compte 2 668 places et "actuellement, nous avons environ 1 700 détenus, dont environ 350 étrangers. Quasiment aucun de ces derniers ne parle japonais et ils ne sont pas familiers du mode de vie du Japon", explique Yashiro, directeur de la prison. Les règles sont extrêmement strictes : aucune évasion, pas de suicide, pas de smartphone, ni de drogue.

Un atelier de confection à l’intérieur de la prison du Fuchū, au Japon, le 9 septembre 2024. (KARYN NISHIMURA / RADIOFRANCE)

Un système qui n'évite pas les récidives

Les détenus sont là pour être rééduqués à la vie sociale, donc ce sont eux qui font le ménage dans leur cellule et les couloirs, ce sont eux qui plient leur futon, ou font leur lit pour les étrangers. Ceux qui sont en forme travaillent de 8 heures à 16 heures, soit dans les cuisines pour préparer les repas, soit pour laver les vêtements, serviettes et literie, soit en atelier pour fabriquer des objets, y compris avec des outils comme des marteaux ou des tournevis, mais sans bagarre ni de tentative d’évasion.

Malheureusement, on n'évite pas les récidives, car la société ne réinsère pas bien les repris de justice. Ils sont libérés parfois avec une formation acquise en prison, mais qu’ils ne peuvent pas mettre à profit. Les détenus sont de plus en plus âgés, car certains sexagénaires ou septuagénaires qui n’ont pas réussi leur sortie, commettent un forfait et reviennent, se trouvant finalement mieux en prison qu’à l’extérieur, même s’il faut bien l’avouer, sur le plan psychologique, c’est un régime très rude.

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