Les États-Unis face à une nouvelle attaque terroriste, cette fois à la Nouvelle-Orléans

La plus grande ville de Louisiane a été le théâtre d'un attentat qui a fait au moins 15 morts dans la nuit du réveillon. Un homme a foncé sur la foule au volant d'un pick-up dans un quartier très fréquenté de la cité qui borde le Mississipi. Le suspect se serait "inspiré de l'État Islamique" et son geste soulève de nombreuses questions pour les autorités américaines.
Article rédigé par Nicolas Teillard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le quartier français de la Nouvelle-Orléans (États-Unis) bouclé après l'attaque meurtrière à la voiture-bélier du Jour de l'AN 2025. (MATTHEW HINTON / AFP)

C'est donc un vétéran de l'armée américaine qui est suspecté d'avoir semé la terreur lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à la Nouvelle-Orléans. Shamsud-Din Jabbar, un homme de 42 ans, né au Texas, apparaît comme le principal suspect de cette attaque à la voiture bélier qui a fait au moins 15 morts selon un dernier bilan.

Devenu agent immobilier, cet homme qui vivait à Houston a servi dans l'armée américaine entre 2007 et 2015, avec notamment un déploiement d'un an en Afghanistan. Joe Biden a lui-même évoqué des vidéos postées sur les réseaux sociaux par le suspect "quelques heures à peine avant l'attaque", où il exprime un "désir de tuer" et se dit "inspiré par l'État islamique". Les enquêteurs cherchent désormais d'éventuelles complicités, et un possible lien avec l'explosion d'un véhicule Cybertruck de Tesla (marque appartenant à Elon Musk) quelques heures plus tard, devant la Trump Tower de Las Vegas.

Ce n'est en tout cas pas la première fois que le terrorisme islamiste frappe les États-Unis ces dernières années. Sans remonter jusqu'aux attaques du 11 septembre 2001, et dans un pays qui est par ailleurs régulièrement le théâtre de tueries de masse, on peut rappeler l'attentat du marathon de Boston en 2013, attribué à deux frères d'origines tchétchènes, mais aussi ces trois attaques survenues à New-York en 2016 et 2017. L'une d'elles, le jour d'Halloween, avait causé la mort de huit personnes. Et puis deux autres attentats meurtriers ces dernières années étaient directement liés à l'État islamique, à une période ou l'armée américaine luttait contre l'organisation en Irak et en Syrie : la fusillade de San Bernardino, en Californie, en décembre 2015, qui avait fait 14 morts dans un centre d'accueil pour sans-abri. Et la fusillade du Pulse, en juin 2016, dans une boîte de nuit d'Orlando fréquentée par la communauté LGBT, attentat qui avait fait 49 morts.

La Nouvelle-Orléans, une cible encore inexpliquée

La plus grande ville de Louisiane, prisée des touristes, est réputée pour son côté festif. Le "quartier français", où a eu lieu l'attaque, a la réputation d'être "un quartier qui ne dort jamais", notamment avec ses clubs de jazz, mais rien n'explique pour le moment le choix de cette ville pour commettre un massacre. Des questions vont évidemment se poser sur la facilité avec laquelle le suspect a pu pénétrer en voiture dans une zone si fréquentée la nuit du réveillon. Des questions de sécurité récurrentes ces derniers mois aux États-Unis, mais davantage concernant la protection des institutions et des personnalités, Donald Trump en tête. L'été dernier, la cheffe du Secret Service avait dû quitter son poste après les tirs qui avaient visé le milliardaire pendant sa campagne.

Cet attentat survient à moins de trois semaines de la cérémonie d'investiture de Donald Trump, ce qui va forcément engendrer un débat, et très probablement des mesures drastiques de sécurité à Washington le 20 janvier, où des centaines de milliers de partisans du président élu sont attendus. Il y a quatre ans, l'assaut du Capitole, deux semaines avant la cérémonie, avait transformé la capitale fédérale en sorte de camp retranché pour l'investiture de Joe Biden. Il faut aussi noter la symbolique puissante de l'image du véhicule Tesla en flammes à quelques mètres de l'entrée de la Trump Tower de Las Vegas. Si le déclenchement d'explosifs dans la voiture n'a fait qu'un mort qui serait l'occupant du véhicule, l'explosion réunit symboliquement les deux hommes considérés comme les plus puissants du monde.

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