Chocolat : une ONG classe les marques qui sont éthiquement à proscrire
L’ONG britannique Ethical Consumer publie une étude sur les marques de chocolat à privilégier et à bannir. Parmi celles classées "médiocres", l'organisation cite notamment la marque Ferrero. Cadbury et Mars en font également partie et sont "à éviter". Selon l’ONG, seules 17 marques sur 82 utilisent du chocolat permettant de garantir un salaire suffisant pour vivre aux agriculteurs, pour que les parents aient les moyens de subvenir aux besoins de leur famille.
Comme le rappelle le journal britannique The Guardian, il y a trois ans déjà, un rapport publié par un centre de recherche de l'Université de Chicago avait révélé que 43% des enfants vivant dans les zones de culture du cacao au Ghana et en Côte d'Ivoire étaient soumis à un travail dangereux, soit plus d’un million et demi d’enfants. Les industriels du chocolat s’étaient pourtant engagés à éradiquer le travail des enfants dans les exploitations de cacao, en 2001.
The Guardian note que les géants de l'agroalimentaire ont tous désormais leur programme dits de "développement durable" et se défendent en les mettant en avant. Ferrero explique ainsi avoir "payé à tous les agriculteurs une prime en espèces en plus du prix commercial" et Mars assure avoir "lancé une stratégie Cacao qui aborde le revenu et le bien-être des agriculteurs de manière multidimensionnelle", car il serait, selon l’entreprise, "prouvé que le salaire seul n’est pas la solution".
Les cultivateurs gagnent moins d'un euro par jour
Un point de vue pas vraiment partagé pas les ONG qui répètent depuis des années ce qui ressemble à une grande vérité, ordinairement simple, selon laquelle, il n’y aura pas de chocolat durable tant que les revenus vitaux de ceux qui le produisent ne sont pas assurés. Or, selon l'Agence française de développement, si les industriels vendent chaque année 100 milliards de dollars de chocolat, les cultivateurs en gagnent moins d’un par jour.
À l'approche de Noël, l'ONG Ethical Consumer invite les consommateurs à privilégier les entreprises qui mettent les droits de l'homme au cœur de leur stratégie commerciale : "La majeure partie du chocolat mondial est cultivée en Afrique de l'Ouest, où les conditions de travail des agriculteurs sont en général épouvantables. Mais ce sont les consommateurs européens et britanniques qui en consomment la plus grande partie. Nous avons donc un pouvoir et une responsabilité énormes sur les conditions de vie" de ces travailleurs", pointe l'ONG. Aux consommateurs donc de faire en sorte que la barre chocolatée soit moins inéquitable.
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