Collecte des déchets : aucune clause pour les emballages en bois, un oubli dans la loi européenne
D'après la législation européenne sur la gestion des déchets, les États membres doivent mettre en place, au plus tard le 1er janvier 2025, une collecte séparée pour les textiles et les déchets dangereux produits par les ménages. Ils doivent également veiller à ce qu'au plus tard le 31 décembre 2023, les biodéchets soient collectés séparément ou recyclés à la source, par compostage, par exemple.
Pas de clauses ni de traitement pour les déchets en bois
Dans la famille des emballages en bois, on trouve la boîte à camembert inventée en 1890 pour permettre une meilleure conservation du fromage et surtout faciliter son transport. Auparavant, le fromage était vendu sur un simple lit de paille. Mais voilà que cette boîte, comme d'autres emballages pourtant biodégradables, est menacée par une loi en cours d'élaboration à Bruxelles, qui vise à réduire les déchets, notamment les déchets plastiques.
En écrivant cette loi, les députés européens ont oublié les emballages particuliers, comme la boîte à camembert en bois. Selon une source proche du dossier, elle a simplement été oubliée. Ainsi elle risque d'être considérée comme un emballage plastique et donc soumise aux mêmes contraintes.
Une filière inexistante
Des députés européens tentent de rattraper le coup. Ils devraient déposer durant la semaine du lundi 13 au vendredi 17 novembre un amendement au futur règlement sur les emballages, qui sera examiné la semaine prochaine. Il s'agira d'évoquer les boîtes à camembert, mais également les bourriches d'huîtres, les boîtes du gorgonzola italien ou les petites cagettes en bois des fraises françaises et espagnoles.
Mais tous les problèmes ne seront pas réglés pour autant. Si les emballages en bois sont dans l'absolu parfaitement recyclable, en réalité, ils ne sont pas recyclés à ce jour. Il n'existe pas de filière pour ça. Alors, si certains l'utilisent comme petit bois pour la cheminée ou les mettent dans leur compost, ils finissent le plus souvent brûlés avec les autres déchets, libérant leur part de CO2.
Le problème des déchets d'emballage reste donc une menace essentielle et leur nombre devrait encore augmenter de près de 20 % d'ici 2030.
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