Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir sur les data centers, et pourquoi Marseille veut freiner leur installation
Il existe aujourd'hui près de 260 data centers en France. Le pays se classe au 8e rang mondial derrière les Pays Bas et devant le Japon en nombre de centres de données implantés. Véritables usines électriques, les data centers ne produisent rien mais traitent vos requêtes sur Google, conservent vos photos de famille et les données de vos comptes en banque.
Mais ces ogres numériques colonisent l'Île-de-France et la ville de Marseille, au prix de milliers d'emploi. Ces usines dans lesquelles des kilomètres de câbles et des milliers de serveurs ont remplacé les salariés, à tel point que la ville de Marseille demande à la métropole et à l'État de s'impliquer pour réguler les data centers. Car aujourd'hui, ils sont libres de s'installer où ils veulent. Or, comme les moutons, ils s'installent en troupeaux, au plus près possible des nœuds de raccordement électrique et numérique. Pas moins de 17 câbles sous-marins atterrissent aujourd'hui à Marseille, hissant en moins de 10 ans la ville de la 44e à la 7e place mondiale en capacité de données, selon le cabinet spécialisé Telegeography.
Sauf qu'à Marseille, la tension immobilière est très forte. L'installation de ces data centers empêchent d'autres entreprises, qui seraient pourvoyeuses d'emplois, de s'installer. Selon les élus, jusqu'à 3 000 postes sont perdus dans la ville, et ça ne va pas s'arranger.
Un système énergivore
Comme des frigos remplis de radiateurs électriques, ou des grille-pains réfrigérés, les data centers sont extrêmement énergivores. Alors que leurs serveurs informatiques peuvent rapidement monter en température, jusqu'à 80 degrés, leurs salles ne doivent jamais dépasser 24 degrés, sinon la panne menace et ils risquent de perdre toutes leurs données. Allumés 24/24 heures, ils sont refroidis en permanence grâce à des climatiseurs très puissants.
Pourtant, des solutions existent pour réduire la consommation d'énergie des data centers, comme l'installation de panneaux solaires sur les toits ou la récupération de la chaleur. Des solutions presque jamais mises en œuvre en France. Les initiatives se comptent sur les doigts d'une main. Alors que la ville de Stockholm envisage de couvrir 10% de ses besoins de chauffage grâce à la chaleur d'internet, et qu'Amsterdam impose désormais des quotas de capacité électrique et de règles d'installation très strictes, en France, pour l'instant, on se contente de compter les moutons.
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