Des araignées baptisées à partir de titres de chansons pop pour rapprocher la recherche scientifique du grand public

Une "araignée arc-en-ciel", une "araignée poing de dragon" ou encore une "araignée code secret", sont les mignons petits noms qu’a donnés un scientifique chinois, Mi Xiaoqi, professeur du sud-ouest de la Chine, aux 16 nouveaux spécimens d’araignées qu'il a découverts et dévoilés dans un journal scientifique tout ce qu’il y a de plus sérieux, intitulé "Recherche zoologique : diversité et conservation".

Mais les petits noms qu’il a donnés à ces araignées n’ont, eux, rien d’académique, puisqu’ils sont tous inspirés de titres de chansons d’un musicien taïwanais de pop très célèbre en Chine : Jay Chou. Jay Chou, qui a 45 ans, est devenu très populaire dans le monde entier grâce à ses dramatiques chansons d’amour. Avec plus de 30 millions de disques vendus, Jay Chou est de loin le chanteur en mandarin le plus téléchargé dans le monde.

Grâce à Jay Chou, les araignées du professeur Mi Xiaoqi sont désormais célèbres. L’article de la revue académique est même devenu viral sur les réseaux sociaux, ce qui n’est pas très courant pour un article scientifique. Le professeur explique d’ailleurs avoir volontairement baptisé les araignées de noms de chansons de Jay Chou pour rapprocher le grand public de la recherche scientifique, et pour que davantage de personnes s’engagent dans la protection de l'environnement et s’intéresse au sort des petites bestioles.

10% des espèces d'araignées menacées de disparition en France

Les araignées, indispensables à l’équilibre des écosystèmes, sont aussi menacées par la destruction de leurs habitats, par la pollution et le changement climatique. Rien qu’en France, plus de 10% de leurs espèces risquent une disparition brutale. Alors pourquoi pas les appeler "araignée arc-en-ciel", "araignée poing de dragon" ou "araignée code secret", du nom d’autres chansons d’amour de Jay Chou. D’ailleurs, les araignées sont d’incorrigibles romantiques, comme l’écrivait Victor Hugo qui disait "aimer les araignées et les orties", "parce qu’on les hait", et parce que "pour peu qu'on oublie de les écraser, pour peu qu'on leur jette un œil moins superbe, tout bas, loin du jour, la mauvaise bête et la mauvaise herbe murmurent : amour !"