Féminisme : un mouvement radical né en Corée du Sud, prônant une vie loin des hommes, fait des émules aux États-Unis
Un nouveau mouvement féministe est né en Corée du Sud, où les relations sont particulièrement tendues entre hommes et femmes depuis plusieurs années. Derrière ce mouvement intitulé 4B se croisent plusieurs courants féministes, qui ont en quelque sorte fusionné. Il y a notamment le courant féministe "Escape the corset" ("Échappez au corset"), qui invite les jeunes femmes à rejeter tous les codes physiques de la féminité traditionnelle, comme le fait de porter les cheveux longs ou de se maquiller.
Le mouvement 4B va plus loin puisqu’il refuse les relations avec les hommes. 4B est d’ailleurs l’abréviation de quatre mots coréens qui commencent tous par "Bi", c’est-à-dire "non" en coréen. "4B", c’est donc quatre "non" : non au mariage hétérosexuel, non aux relations sexuelles avec les hommes, non aux rendez-vous romantiques avec les hommes et non au devoir reproductif.
Ainsi, les membres du mouvement 4B rejettent tous les codes de la société traditionnelle et considèrent que le meilleur moyen d’éviter de tomber dans les pièges du patriarcat est de mener une vie loin des hommes.
Un pouvoir en guerre contre le féminisme
Ce n’est pas un hasard si ce mouvement est né en Corée du Sud, car la misogynie y est prédominante. En 2016, une étude du ministère de l’Égalité de genre en Corée du Sud avait révélé que le taux de violences conjugales y était de plus de 40%. En 2022, le président élu l’a été sur la base d’un programme ouvertement antiféministe, estimant que le féminisme est responsable du faible taux de natalité du pays.
Or, depuis l'élection de Donald Trump aux États-Unis mercredi 6 novembre, de nombreuses d'Américaines se mettent, elles aussi, à adhérer à ce mouvement. Ces derniers jours, "4B" est même devenu une des occurrences les plus recherchées sur Google aux États-Unis. Des vidéos parlant du mouvement ont été largement partagées sur TikTok et Facebook. Beaucoup d’images montrent des femmes en train de se raser la tête pour protester contre la victoire du milliardaire.
Aristophane, un féministe avant l'heure ou un misogyne supplémentaire ?
Les Américaines proposent de renommer le mouvement "Lysistrata", du nom d'une pièce de théâtre d’Aristophane, écrite au Ve siècle avant J.-C. Cette pièce met en scène une femme appelant les autres femmes à lancer une "grève de l’amour" pour forcer les hommes à cesser de se faire la guerre, entre Athènes et Sparte. L'auteur a d'ailleurs écrit plusieurs pièces, plus ou moins comiques, racontant des prises de pouvoir par les femmes. Selon certains analystes, ces histoires incarnent un rêve de bonheur communautaire ; à l'inverse, il s'agit pour d'autres d'une mise en garde du risque que les hommes encourent s'ils ne savent plus rétablir la paix.
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.