Malgré la guerre, l'orchestre orchestre national symphonique d’Ukraine se reconstitue et entame une série de concerts au Royaume-Uni
L'orchestre national symphonique d’Ukraine entame mardi 17 octobre sa première tournée au Royaume-Uni depuis 22 ans. "Comme un défi lancé à l’invasion russe", écrit cette semaine le Guardian. Le quotidien britannique consacre un long article à l’orchestre national symphonique d’Ukraine, qui avait volé en éclats au début de la Guerre en Ukraine. Ses musiciens s’étaient alors dispersés, certains se portant volontaires pour aider sur le terrain, d'autres étant allés se mettre à l'abri. Mais il n'aura pas fallu longtemps pour que l'orchestre recommence à se produire, enchaînant les concerts en Allemagne, en Suisse, en Belgique, à Taïwan et à partir de mardi dans 17 salles du Royaume-Uni.
Chacun a retrouvé petit à petit sa place, et son instrument, et lorsque les premières notes de musique s’envolent lors des concerts de l'orchestre, la guerre pourrait paraître bien loin, si ce n’étaient les alarmes aériennes qui interrompent les répétitions dans la salle Lysenko Column de Kiev, obligeant les musiciens à se réfugier dans l’abri antiaérien pouvant accueillir 200 personnes. Il y a aussi le tabouret du chef d’orchestre recouvert d’un tissu de camouflage de l’armée, et quelques sièges restés vides, celui de l’altiste parti jouer de son instrument dans l’armée, celui du tubiste devenu mitrailleur. La guerre reste bien présente avec ses absences de musiciens.
La tournée britannique qui démarre sera autant culturelle que diplomatique. Si l'orchestre national symphonique d'Ukraine a choisi la Grande-Bretagne pour sa tournée c’est pour toute l’aide qu’elle apporte au pays, et parce que comme le dit le chef d’orchestre : "toute la musique que nous jouons, qu’il s’agisse de Schuman ou de Beethoven, parle désormais de notre guerre". Comme si la musique résonnait différemment. Il raconte au Guardian comment l’an dernier le maire d’une ville européenne aurait lancé aux musiciens : "Si vous vous battez aussi férocement que vous jouez, l’Ukraine gagnera certainement la guerre".
Le regain d'intérêt pour la musique Ukrainienne
En attendant, un peu partout en Europe, loin du vacarme de la guerre qui n’a pas cessé parce que des bombes tombent ailleurs, la musique Ukrainienne n’a peut-être jamais suscité autant d’intérêt. Comme une triste ironie de l’histoire. On offre à l'orchestre national d’Ukraine un peu partout en Europe l’opportunité de faire connaître des compositeurs ukrainiens qui ont longtemps végété dans l’ombre de leurs pairs russes, comme Boris Lyatoshynsky dont la deuxième symphonie avait été interdite par les autorités soviétiques au moment de sa création. Elle est au programme de la tournée britannique, tout comme le Finlandia de Jean Sibelius, référence à la lutte d'une autre nation, la Finlande, elle aussi longtemps occupée par son voisin de l'est, pour regagner son indépendance.
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