Sécurité routière : Le sens interdit, reflet de la société moderne

Dans les villes, les sens interdits peuvent irriter les automobilistes surtout si un carrefour se retrouve complètement bloqué par quatre sens interdits, comme c'est le cas dans le 4e arrondissement de Paris.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un panneau sens interdit à Saint-Ouen, en Île de France. (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

Lorsqu'un automobiliste circule et qu'il veut rejoindre une rue perpendiculaire, il peut rencontrer un panneau rouge barré d'un blanc autoritaire, lui intimant de rebrousser chemin. Cela ne pose généralement pas de problèmes puisqu'une petite déviation ne tuera personne, mais un autre sens interdit se retrouve sur son chemin qu'il le ramène à son point de départ.

Cette situation peut paraître ubuesque et c'est pourtant l'histoire que raconte Le Parisien , dimanche 6 octobre, à propos de nouveaux panneaux sens interdits, installés pour désengorger une rue passante de la capitale. Les automobilistes se retrouvent alors pris dans une spirale infernale, pas vraiment inédite. En 2021, la presse et les réseaux sociaux s'étaient déjà enflammé à propos d'un carrefour renommé le carrefour de l'absurde, à Paris, dans le 4e arrondissement alors que les quatre voies étaient toutes en sens interdits.

Le sens interdit, symbole de la société

Au-delà d'une utilité routière, les sens interdits reflètent quelque chose de la société. Ils sont apparus avec l'essor des voitures au XXe siècle, lorsque dans les villes de plus en plus congestionnées, il a fallu restreindre la circulation et instaurer de nouvelles règles censées faciliter la fluidité, mais menant parfois à un chaos ordonné. Comme une allégorie de l'existence et des tentatives désespérées des humains d'imposer de la logique là où il n'y en a pas, puisqu'au bout du compte, à force de tourner à gauche, puis à droite, on se retrouve au point de départ.

Alors au lieu de maudire les sens interdits lorsqu'on se retrouve bloqué, il serait peut-être préférable de profiter de la situation pour méditer sur l'ironie de la situation humaine et le mouvement sans fin de la vie moderne.

Sinon, il est aussi possible de laisser tomber la carcasse d'acier et d'opter pour le vélo, puisque comme le montrent plusieurs études, les doubles sens cyclables ne sont pas dangereux. Leur nombre a d'ailleurs fortement augmenté dans toute la France depuis qu'un décret a obligé toutes les communes à les généraliser dans les zones 30. Rien qu'à Paris, ils représentent au total 215 kilomètres de voies.

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