Spyridon Louis, le marathonien grec, héros des Jeux d'Athènes en 1896
Spyridon Louis est le héros grec de la course la plus attendue, le point culminant de ces premiers Jeux des temps modernes : le marathon. Le trajet fut élaboré par le Français Michel Bréal, suivant l’itinéraire de légende de Pheidippides, un porteur de courrier antique dont on dit qu’il était envoyé de la plaine de Marathon à Athènes pour annoncer la défaite des Perses, juste avant de tomber raide mort. Quant à Spyridon Louis, rien ne le prédestinait à courir dans les pas de ce héros athénien, lui, qui à 23 ans, est porteur d’eau dans la boutique d’eau minérale de son père.
Jusqu’à ce qu'un commandant, durant son service militaire, lui propose de participer aux épreuves de qualification, dont il termine cinquième, suffisant pour participer à la course. Quelques semaines plus tard, c’est avec 7 minutes d’avance sur son plus proche adversaire qu'il passe la ligne d’arrivée, après 2 heures 58 minutes et 50 secondes de course, sans montrer aucun signe de fatigue. Il faut dire qu'il était très amoureux et qu'il voulait absolument impressionner Hélène, qu'il finira par épouser.
Spyridon Louis devient, comme Pheidippides, un héros national
Le 10 avril 1896, il pleut sur l'athlète des branches et des fleurs, tout le monde crie son nom. Car le marathon, plus que toute autre, était l’épreuve que le peuple grec souhaitait remporter. Au lendemain de sa victoire, les pages des journaux sont noircies de ses exploits et les félicitations affluent du monde entier. On dit même que le roi de Grèce propose alors d'offrir à Spyridon Louis tout ce qu'il demande.
Mais la seule chose que veut Spyridon Louis, c’est une charrette pour l’aider à porter son eau. Car il n’a jamais eu d’autre ambition que de courir pour sa patrie. Et encore, dans la foulée, il se retire dans sa ville natale et il ne prendra plus jamais part à la moindre compétition, si ce n’est pour porter le drapeau olympique en 1936. Il aura pourtant suffi d’une seule course pour marquer à jamais l’histoire de la Grèce, et son vocabulaire, puisqu’aujourd’hui encore, on dit en Grèce des acharnés de la course qu’ils courent "comme des louis".
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