Mona Francis, championne de paratriathlon : "C'est vraiment l'entourage qui fait qu'on arrive à sortir la tête de l'eau"

Théo Curin, nageur de l’extrême handisport, Nous fait découvrir les coulisses de la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Chaque semaine, Théo embarque dans son taxi des championnes et des champions liés aux Jeux de Paris 2024. Voyage ici en compagnie d'une triathlète handisport française, Mona Francis, championne de paratriathlon.
Article rédigé par Théo Curin, Fabrice Rigobert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Dans le taxi de Théo Curin, en compagnie de Mona Francis, championne de para triathlon. (ANNE BAYARD)

Demain les Jeux est un rendez-vous en partenariat avec France 3, dans le cadre de l'émission Aux Jeux, Citoyens ! Le vice-champion du monde de paranatation, Théo Curin, devient Théo le Taxi, et embarque dans sa voiture une personnalité ou un champion, en lien avec les Jeux de Paris 2024. Il est aujourd'hui en compagnie de Mona Francis, championne de paratriathlon.

franceinfo : Mona Francis a été notamment six fois championne de France de paratriathlon ? 

Théo Curin : Oui, exactement, et elle a surtout été championne d'Europe en 2022, et vice-championne d'Europe en 2023, après une sixième place aux Jeux de Tokyo. On peut donc parler d'une très belle progression pour Mona, dans une discipline loin d'être évidente dans le monde du parasport. Parce que nager, c'est une chose, mais le vélo plus la course, c'est autre chose, et c'est extrêmement difficile. "Le triathlon paralympique, c'est trois sports, trois disciplines qu'on enchaîne. On fait de la natation, du cyclisme et on termine par la course à pied", précise Mona Francis.

Il faut donc qu'il y ait des aménagements quand on est en paralympique. "Il y a des personnes qui vont faire un triathlon "debout" entre guillemets, comme tout le monde, explique Mona Francis. Donc avec soit un handicap de bras, soit un handicap de jambe, ou ils ont des prothèses, ils peuvent courir.

Et puis il y a les personnes qui vont courir en fauteuil, c’est-à-dire qu'elles sont dans un autre bike, donc un vélo allongé où on pédale avec les bras. Pour la partie cyclisme, moi je fais ça, et je suis sur un fauteuil d'athlétisme, pour la partie course à pied.

Mona a 33 ans, elle est originaire du Liban ? Vous avez évoqué avec elle ses origines ? 

Oui, Mona a quitté le Liban pour la France – le Liban qui reste au fond de son cœur – la France où elle est aussi entrée dans le monde du handicap. "C'est une grande partie de ma vie, et aussi de ma culture parce que je suis devenue adolescente et adulte dans ce pays." À 21 ans, dans un accident de moto, Mona Francis perd sa jambe droite. Un énorme changement de vie pour elle. "En fait, ça me projette dans le milieu du handicap. Moi, je ne savais même pas à quoi ressemblait une prothèse, un fauteuil roulant, j'en avais vu rarement au Liban."

Mona Francis conseille aux gens qui soudain dans leur vie rencontrent le handicap comme elle, de bien s'entourer. "Je pense que c'est vraiment l'entourage qui fait qu'on arrive à sortir la tête de l'eau. Il n'y a rien de mieux que d'être entouré de personnes qu'on aime et qui nous aiment."

Mona est maintenant installée du côté de Sandillon, près d'Orléans, dans le Loiret, et elle est licenciée au club de paratriathlon de Saint-Herblain ?

Oui, elle s'entraîne très dur là-bas, pour préparer justement ces Jeux paralympiques de Paris 2024. Son objectif est d'ailleurs clairement affiché : le podium minimum. "J'y vais pour revenir avec une médaille, surtout depuis que j'ai vu que des médailles, il y avait un petit bout de Tour Eiffel dedans, j'en veux une !"

Mona Francis a été élue une des capitaines du relais de la flamme olympique et paralympique de Paris. Quand elle a appris ça, elle a été très surprise : "Une grande surprise parce que j'ai été nommée aux côtés de Laure et Florent Manaudou, Dimitri Pavadé, j'étais à côté de trois champions. Ils ont tous des médailles. Au début, une énorme surprise, et après, forcément, un peu de fierté aussi."

Donc, pour tous les auditeurs, rendez-vous le 2 septembre au Pont Alexandre III à Paris, pour venir soutenir Mona et tous les athlètes des équipes de France paralympiques, il reste des places pour les jeux para qui commencent le 28 août prochain, et se déroulent jusqu'au 8 septembre.

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