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Nantenin Keita, athlète malvoyante, aimerait bien être porte-drapeau française des Jeux paralympiques de Paris 2024

Chaque semaine, Théo Curin embarque, dans son taxi, des champions liés aux Jeux de Paris 2024. Voyage ici, en compagnie de l'athlète malvoyante Nantenin Keita, qui aligne déjà un élogieux palmarès.
Article rédigé par Théo Curin, Fabrice Rigobert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nantenin Keita multiplie les titres paralympiques et mondiaux. Elle veut vivre pleinement les Jeux de Paris 2024 et vise de nouvelles médailles. (ANNE BAYARD)

Demain les Jeux est un rendez-vous en partenariat avec France 3, dans le cadre de l'émission Aux Jeux, citoyens ! Le vice-champion du monde de paranatation, Théo Curin, devient Théo le Taxi, et embarque dans sa voiture une personnalité ou un champion, en lien avec les Jeux de Paris 2024. Ici, l'athlète Nantenin Keita, figure du para-athlétisme. Une expérience que Théo Curin raconte à Fabrice Rigobert.

franceinfo : Nantenin Keita a déjà un palmarès élogieux ?

Théo Curin : Oui, tenez-vous bien ! Championne paralympique du 400 m à Rio en 2016, médaillée d'argent et de bronze à Pékin, de bronze à Londres, deux fois championne du monde, deux fois vice-championne du monde. Difficile de citer toutes ses médailles... Et c'est d'autant plus remarquable, que Nantenin mène de front une vie professionnelle bien remplie :

"Je travaille pour une mutuelle de santé, autour des conditions de travail et de prévention santé. Cela me permet de vivre, et je sais que ma carrière sportive va s'arrêter à un moment donné. Ainsi, j'ai un équilibre, une vie sociale, je rencontre d'autres personnes, et je ne parle pas seulement d'athlétisme."

Nantenin, qui fêtera ses 39 ans en novembre, est très déterminée, ce qui lui a permis de mieux gérer son handicap, de gérer qui elle est vraiment, en tant que personne ?

Oui, elle est la fille du chanteur malien Salif Keita, lui aussi albinos et déficient visuel. Il est pour elle une référence absolue : "J'ai eu la chance d'avoir le père que j'ai eu. Quand j'étais petite, j'avais cette référence-là, de me dire que je n'étais pas la seule dans ma situation. Il me disait toujours que je serai obligée d'en faire plus que les autres, pour avoir la même chose."

Voilà d'où viennent la détermination et l'engagement de Nantenin. Elle s'est toujours battue, parfois de manière acharnée, pour atteindre ses objectifs.

Elle ne lâche jamais rien ?

Non, Nantenin vit à 100 à l'heure, dans tous les domaines, passe de son travail à l'entraînement à l'Insep, se blesse, récupère, travaille. Elle ne s'arrête jamais. Et sans perdre le sourire avec, dans un petit coin de sa tête, les Jeux de Paris 2024 : "Plus ça approche, plus je vois l'engouement, les choses qui se mettent en place, et l'accélérateur que cela représente. Je veux ressortir des Jeux de Paris avec zéro regret. Que je sois porte-drapeau, ce serait pas mal aussi !"

Qu'est-ce qui la fait courir encore à 39 ans ?

Elle n'est jamais rassasiée. Elle aime l'adrénaline que lui procure le sport. Moi, ce qui me plaît chez elle, c'est son dynamisme, et ce fameux sourire qui ne quitte pas son visage. On a beaucoup ri, on s'est même fait repérer par une autre voiture, dans les bouchons parisiens. C'était sympa, et ça fait du bien, cela change de la soupe à la grimace habituelle.

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