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Jetez un oeil sur Saturne

Jusqu'à la fin mai, Saturne sera au plus près de la Terre. L'occasion rêvée de risquer un œil derrière l'oculaire d'une longue-vue pour découvrir la plus belle planète du système solaire.
Article rédigé par franceinfo
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Saturne se rapproche
progressivement de la Terre
. Le 28 avril, les deux planètes
seront, pour l'année 2013, au plus près : 1,3 milliard de
kilomètres
...

C'est donc la période idéale pour découvrir la
planète aux anneaux. Celle-ci est facile à repérer, se trouvant,
aux latitudes boréales moyennes, à une trentaine de degrés au
dessus de l'horizon sud, vers deux heures du matin, dans la
constellation de la Balance.

Non loin d'elle, à sa droite, c'est à
dire à l'ouest, se trouve l'étoile Spica de la Vierge, qui est un
peu moins brillante. Spica , à l'éclat blanc très franc, scintille
doucement, c'est une étoile. Saturne, de coloris jaune, ne scintille
pas, c'est une planète.


Et ses anneaux ?**** Ils
sont, bien sûr, invisibles à l'œil nu et une puissante paire de
jumelles ne les révélera pas non plus. Pour les apercevoir,
autour de la petite bille jaune de la planète, il faut une petite
lunette grossissant de 20 x à 30 x.

Si Saturne, avec un tel
instrument, très modeste, est minuscule, son image, pourtant, est un
véritable choc pour qui ne l'a jamais observé " en vrai ".

Aucune photographie, même prise par le télescope spatial Hubble ou
une sonde spatiale, ne peut provoquer une telle émotion. L'astre
semble tout à la fois sorti d'un rêve enfantin et d'un film de
science-fiction.

Demandez à un astronome, amateur ou professionnel,
comment la vocation pour le ciel lui est venu. La réponse, une fois
sur deux ou presque, fusera " C'est lorsque j'ai vu Saturne
dans un télescope pour la première fois ".


Pour voir de plus près
la planète et ses anneaux, et commencer à la détailler, à la voir
évoluer au fil du temps, il faut une lunette astronomique ou un
télescope de 100 à 300 mm de diamètre.

De telles optiques
permettent de grossir l'image de la planète de 200 x à 600 x, et si
les conditions atmosphériques le permettent, l'impression de
contempler la planète à travers le hublot d'un vaisseau spatial est
absolument saisissante.

Saturne commence alors à révéler des
détails de sa surface : son globe jaune apparaît non pas
sphérique, mais aplati : la planète, essentiellement gazeuse –
sa densité est de 0,7 seulement ! - tourne sur elle-même en
une dizaine d'heures seulement et est donc déformée par la force
centrifuge... Regardez mieux : des nuances apparaissent sur le
globe, de subtiles bandes parallèles, ce sont les nuées de
l'atmosphère de Saturne.


Dans
une petite lunette, on ne voit qu'un anneau, la résolution d'un tel
instrument – sa capacité à percevoir des détails – est trop
faible pour discerner leur structure incroyablement riche et
complexe.

Avec une lunette de 80 mm de diamètre environ, " l'anneau
de Saturne " devient double, en fait, on perçoit l'anneau A,
extérieur et pâle, et l'anneau B, intérieur et brillant. Entre les
deux, une fine césure noire comme la nuit, la division de Cassini .
C'est une région des anneaux moins dense, et paraissant, de loin,
vide de matière. Les grands télescopes d'amateurs, dotés de
miroirs de 300 à 600 mm de diamètre, montrent des détails encore
plus fins dans le système de Saturne.


Reste la
" petite étoile " qui accompagne Saturne à chaque
fois que l'on observe la planète : il s'agit de Titan , son gros
satellite, parfaitement visible dans un petit instrument. De nuit en
nuit, le satellite s'approche et s'éloigne de la planète géante,
au fil de sa révolution.

Les instruments plus puissants révèlent
une poignée de satellites supplémentaires, Mimas, Encelade, Téthys,
Dioné, Rhéa, Japet.

Saturne, en réalité, est entourée d'une
centaine de blocs glacés, en interaction complexe avec les anneaux,
qui se subdivisent en milliers d'annelets changeants sur les images
de la sonde spatiale Cassini, qui tourne autour de la planète...
Cassini ? C'est l'astronome franco-italien qui a découvert la
division de... Cassini, à l'observatoire de Paris, en 1675.


Au fait, et les anneaux
de Saturne, qui les a découvert ?
La réponse à cette question
est multiple. Au sens strict, c'est Galilée , en 1610. Mais
l'astronome toscan, avec sa modeste et imparfaite longue-vue, n'a pas
compris ce qu'il voyait.

Il a d'abord cru que Saturne était
accompagné par deux gros objets, comme des satellites fixes, ce qui
n'avait pas grand sens. Puis, en réobservant cet astre étrange
quelques années plus tard, il a découvert avec stupéfaction que
ses deux appendices avaient disparus !

En réalité, les
anneaux, se présentant de profil par rapport à la Terre, n'étaient
plus visibles. C'est donc en 1655 que Christian Huygens comprendra
que la plus lointaine planète de l'époque est entourée d'un
anneau.

Plus d'images sur le site de notre partenaire, le magazine Science & Vie.

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