Bientôt un label européen dédié aux produits de la mer
C’est l’ONG Oceana qui a révélé la fraude en novembre 2015 : à Bruxelles, 95% du thon rouge servi dans les restaurants était en fait du thon albacore ou du thon obèse, bien moins cher à l’achat. Même dans les cantines des institutions européennes, près de 40% du poisson servi aux décideurs de l’UE n’était pas celui affiché au menu, tests ADN à l’appui.
Jouer la transparence
Pour combattre ces malversations, les eurodéputés réclament une meilleure traçabilité des produits de la mer. Les parlementaires ont voté jeudi 12 mai 2016 une résolution qui demande à la Commission de nouvelles règles d'étiquetage.
En plus des mentions obligatoires qui existent déjà, comme la méthode de production ou la zone de capture, ils aimeraient voir figurer sur les étiquettes le pavillon du navire, la date de capture ou encore des indications "éthiques". Celles-ci garantiraient au consommateur que leur poisson a été pêché dans de bonnes conditions environnementales et sociales.
Pour l’eurodéputé breton Alain CADEC , LR, qui défendait ce texte à Strasbourg, ce serait une bonne manière de valoriser les produits de la pêche. Il préconise la création d’un label public européen qui rendrait les produits de la pêche parfaitement lisibles : "c’est normal que le consommateur sache d’où vient le poisson, ce qu’il est, comment il a été pêché ".
Le bon exemple italien
Pour garantir aux Européens un approvisionnement de qualité, il faut aussi harmoniser les contrôles, insiste Isabelle THOMAS , ainsi que les sanctions, dont les montants varient de un à dix d'un état à l'autre.
L'eurodéputée socialiste prépare un rapport sur ce sujet, qu’elle soumettra à ses collègues cet automne. Le bon exemple, en Europe, c'est peut-être l'Italie, estime l’élue bretonne.
Encadrés par l’armée, les contrôleurs sont particulièrement nombreux, à la "débarque ", sur le port, dans les supermarchés ou au bord des routes."On a un contrôle d’une grande amplitude ", constate Isabelle Thomas, "alors que dans d’autres pays, y compris le nôtre, par exemple, on a des contrôles très faibles dans les transports ".
Pour informer correctement le consommateur, il faudra aussi revoir les mentions géographiques
Du poisson pêché en Bretagne porte parfois l'étiquette "Golfe de Gascogne " et la production venue de Galice, en Espagne, est estampillée "eaux portugaises ".
L’enquête de l’ONG OCEANA sur les restaurants de Bruxelles (en anglais)
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