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Défense européenne : quand le Caïman dévore les budgets

Le prochain Conseil européen, les 18 et 19 décembre 2013 à Bruxelles, sera consacré notamment à la politique de sécurité et de défense commune. Les opérations récentes en Afrique, Libye, Mali et maintenant Centrafrique, ont mis en évidence de grosses lacunes dans ce domaine. Un reportage de Corinne Fugler.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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La France est
partie toute seule en Centrafrique parce qu'il était urgent d'intervenir et
aussi parce qu'il semblait difficile de monter rapidement une opération
multinationale. Le député UMP Arnaud Danjean préside au Parlement
européen
la sous-commission "sécurité et défense". Il dénonce le
manque de langage commun et rêve pour l'Europe d'une politique de défense à
géométrie variable. Inutile de chercher un consensus à 28, il faut laisser aux
états l'opportunité de s'impliquer dans les conflits selon leurs moyens. Ainsi
un petit pays comme l'Estonie n'est pas en mesure de fournir beaucoup d'hommes
mais peut apporter ses compétences en matière de cyberdéfense.

                              Un drone européen

Ce sommet ne
suffira pas à bâtir une défense européenne mais il pourrait contribuer à
renforcer l'industrie militaire européenne, en standardisant les équipements,
par exemple. Ainsi l'hélicoptère européen de transport de troupes NH90, le
Caïman, est fabriqué en plus de 20 versions, pour satisfaire tous les états-majors.
Les uns réclament un marchepied plus bas, les autres une cabine plus haute, les
fabricants sont donc obligés de multiplier les options. Le député chrétien
démocrate allemand Michaël Gahler dénonce ces facéties nationales, qu'il
juge contreproductives. Acheter un même modèle à plusieurs permet de réaliser de
substantielles économies.

L'Europe a aussi
besoin de drones. Elle accuse un gros retard dans ce domaine. Elle s'appuie
pour le moment sur la technologie américaine ou israélienne. Arnaud Danjean
préconise le lancement de programmes spécifiques pour apporter aux armées du
continent de nouveaux outils d'observation. L'enjeu économique est fort :
l'industrie européenne de la défense fait travailler 400.000 personnes. Elle
génère aussi près d'un million d'emplois indirects.

 

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