En direct de l'Europe. Grandeurs et misères du Brexit
Entre les lentes avancées sur le Brexit et l’affaire supposée d’empoisonnement russe, où en est aujourd’hui le Royaume-Uni de Theresa May ?
Où en est aujourd’hui le Royaume-Uni de Theresa May ? Tout a commencé par un dark, sombre Brexit, puis hard, dur Brexit, passant au soft, doux Brexit, aujourd’hui il est question de light, léger Brexit, il y a de quoi être dubitatif même si un accord de transition a été trouvé entre Londres et Bruxelles lundi dernier.
L’accord prévoit une période de transition de 21 mois
La Grande-Bretagne ne sera plus, officiellement, membre de l’Union européenne le 29 mars 2019, tout restera ainsi en l’état jusqu’à fin décembre 2020. Un chemin parsemé d’embûches. On peut dire que la question du Brexit n’est pas une promenade de santé pour le Royaume-Uni et l’Union européenne. Un des points importants qui pourrait renverser la situation concerne la seule frontière terrestre entre la Grande-Bretagne et l’UE, celle entre la République d’Irlande et l’Ulster. Personne ne souhaite une frontière marquée avec des garde-frontières et des contrôles, mais personne non plus ne trouve une solution qui agréerait les deux parties.
D’autres dossiers épineux apparaissent aussi
Comme par exemple ceux des euros-fonctionnaires britanniques dans les institutions européennes, comment régler leur sort ? Une opération "perdant-perdant". C’est ce qu’a déclaré, dernièrement, Peter Rickett, l’ancien Ambassadeur du Royaume-Uni à Paris. Il est vrai que les incertitudes sont nombreuses, et les inquiétudes ne manquent pas, surtout celles des milieux d’affaires.
Autre point de réflexion, et pas des moindres, la question de la navigation en Manche
Là aussi les deux parties vont devoir plancher sur des questions maritimes touchant autant le droit de la mer que le droit maritime ou le droit des littoraux. Il ne manquait plus que Salisbury. L’affaire supposée russe "Skripal" n’arrange en rien les affaires de Theresa May, la Première ministre britannique ; les hypothèses sont nombreuses et pour l’instant les preuves restent faibles, surtout quand on sait que le laboratoire du MI6, le service renseignement extérieur britannique, se trouve à quelques kilomètres de cette ville.
Face à l’empressement de Theresa May de dénoncer la Russie comme coupable, on est en droit de se demander si cela ne lui permettrait pas de faire oublier pendant quelque temps la question du Brexit. Quant au leader travailliste Jeremy Corbyn, ce dernier met en garde contre un retour d’une intolérance "maccarthyste". Quant au Brexit il définit bien aujourd’hui ce que le smog britannique veut dire : de la fumée et du brouillard.
Invités :
Jon Henley, journaliste, spécialiste des questions européennes au Guardian Philip Turle, journaliste à la rédaction anglaise de RFI
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