En direct de l'Europe. L'opposition vénézuélienne appelle l'UE à la fermeté face au régime de Maduro
Le Parlement européen a remis cette semaine à Strasbourg son prix Sakharov pour la liberté de l'esprit aux représentants de "l'opposition démocratique du Venezuela", un choix qui a fait grincer quelques dents.
Une situation humanitaire désastreuse
Une population qui a faim, qui manque de médicaments, qui ne peut plus nourrir ses enfants ; une répression violente, 300 prisonniers politiques, 130 personnes assassinées dans les manifestations de rue pour la liberté, et une opposition politique systématiquement évincée, étouffée. C'est pour toutes ces raisons que les principaux groupes politiques du Parlement européen ont décidé de décerner cette année leur prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, doté de 50.000 euros, à l'opposition démocratique du Venezuela, représentée dans l'hémicycle par des opposants politiques au régime, leurs proches et par Julio Borges, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, l'une des dernières institutions encore contrôlée par l'opposition, mais au pouvoir très limité par l'opposition présidentielle.
"La faim s'est installée comme un régime politique"
"Le régime de Maduro l'a instaurée pour administrer la misère, il a exproprié des milliers d'entreprises pour distribuer la pauvreté, il a endoctriné les salles de cours pour offrir l'ignorance", a souligné Julio Borges dans l'hémicycle. "Nous demandons à l'Europe de rester ferme dans son engagement pour obtenir la libération des 300 prisonniers politiques et des 30 millions de Vénézuéliens qui n'ont plus l'oxygène de la liberté pour respirer", a poursuivi à la tribune Antonio Ledezma, l'ancien maire de Caracas, qui s'est exilé en Espagne pour échapper à la prison. Avant d'appeler le Parlement européen à dépêcher une mission au Venezuela pour observer le prochain scrutin présidentiel l'an prochain
"Ce n'est pas un prix politique"
C'est ainsi que s'est une nouvelle fois défendu le président du Parlement européen, alors que la cérémonie a été boycottée par la Gauche unitaire européenne et une partie des élus Verts, notamment français, qui soulignent la présence sur la liste des lauréats de trois putschistes d'extrême-droite. "La situation des droits de l'homme se dégrade de jour en jour au Venezuela. Nous voulons que ce pays retrouve la démocratie, la dignité et la liberté", a souligné Antonio Tajani, conservateur italien, en dédiant le prix Sakharov à "tous les Vénézuéliens dans le monde".
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