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En direct de l'Europe. Simone Veil, militante obstinée de la construction européenne

Une véritable pluie d'hommages accompagne depuis vendredi la disparition de Simone Veil, hommages unanimes notamment de la part des dirigeants européens.

Article rédigé par franceinfo, Anja Vogel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Simone Veil après son élection à la présidence du Parlement européen en juillet 1979 (KEYSTONE PICTURES USA / MAXPPP)

Une multitude d'hommages accompagnent depuis vendredi la disparition de Simone Veil, hommages unanimes notamment de la part des dirigeants européens. Car au-delà de ses combats pour la mémoire de la Shoah et l'émancipation des femmes, c'est bien l'Europe qui aura été la grande cause de sa vie.

Première femme présidente du Parlement européen

"Au sortir de la guerre, mon mari et moi avions la conviction qu'il fallait se réconcilier absolument avec les Allemands et que si nous ne le faisions pas, il y aurait une troisième guerre mondiale", confiait Simone Veil en 2008. Et c'est dans cette conviction que celle qui fut déportée à l'âge de 16 ans, qui aura vu sa famille décimée pendant la Shoah, trouva la force et l'obstination pour se battre contre l'oubli tout en construisant l'Europe. Jusqu'à devenir la présidente du premier Parlement européen élu au suffrage universel en 1979. Première et seule femme présidente avec Nicole Fontaine 20 ans plus tard.


"Simone Veil avait vécu dans sa chair les déchirements tragiques de l'Europe et avait su, par son engagement politique, contribuer à bâtir une paix durable en Europe". C'est par ces mots adressés au président français Emmanuel Macron que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission a rendu hommage à une grande Européenne. "Une combattante infatigable des causes les plus nobles, une femme de grand discernement, confiante dans l'avenir".

Un exemple à suivre

On se souviendra aussi de son cri de colère et d'indignation en faveur d'une intervention militaire de l'Europe en ex-Yougoslavie en 1992. "Son message reste vivant aussi bien en ce qui concerne le droit et le rôle des femmes en Europe, qu'en ce qui concerne l'antisémitisme," a réagi à l'annonce de son décès le président actuel du Parlement européen Antonio Tajani. Pour qui "sa vie est un exemple à suivre". L'ensemble des groupes politiques ont célébré sa mémoire et souligné son parcours et ses engagements.

Sa disparition intervient après celle de l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, autre "grand Européen", artisan de la paix, de la chute du mur et de la réconciliation franco-allemande.

Simone Veil est décédée la veille de la cérémonie européenne et internationale en son honneur. "Dans le même temps il faut se rappeler d'elle, la grande dame de l'histoire de l'Europe d'aujourd'hui," souligne le Parlement européen, qui observera une minute de silence à sa mémoire, ce lundi 3 juillet, à l'ouverture de la session à Strasbourg.

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