La présidence danoise, résolument verte au cœur de la crise
Assurer la présidence tournante de l'Union en ces temps difficiles ne laisse pas
la place à beaucoup de fantaisie. Le principal objectif de la présidence danoise
sera donc une nouvelle fois de sortir de la crise économique et financière. Le
Danemark voulait prioritairement relancer la croissance, or c'est une véritable
gageure alors que les mots d'ordre européens sont discipline et restriction
budgétaires. Le prochain sommet des dirigeants des 27, convoqué pour le 30
janvier, sera officiellement consacré à l'emploi, mais à l’image des précédents
sommets, cet ordre du jour a toutes les chances d'être relégué au second plan,
par l'urgence de trouver un nouveau moyen de sortir de la crise.
Comme
l’explique l’eurodéputée danoise Anne Jensen, du groupe Alliance des libéraux et
démocrates pour l’Europe, le Danemark ne fait pas partie de la zone euro
(c'était déjà le cas de la présidence polonaise) : les Danois ont dit non à deux
reprises par référendum, préférant conserver la couronne; en revanche le pays
fait partie des bons élèves en matière budgétaire, et a su adopter les réformes
nécessaires, après avoir été frappé durement par la crise dans les années 70. Le
nouveau Premier ministre danois Helle Thorning-Schmidt devrait en profiter pour
faire des propositions audacieuses en matière notamment de croissance verte.
Copenhague estime que l’Europe doit investir dans l’efficacité énergétique et
les énergies renouvelables, sources d'emplois.
Le Danemark n'a pas de
centrale nucléaire. Anne Jensen souligne qu’il importe du nucléaire de Suède,
mais produit surtout son énergie à partir du vent. Et compte une industrie
extrêmement développée : un quart des éoliennes vendues dans le monde sont
danoises, même si les Chinois et les Américains commencent à grignoter une
partie de ses marchés.
Le Danemark est par ailleurs un modèle en matière de
dialogue social, suite à un vieil accord conclu entre le patronat et les
syndicats, toujours en vigueur. Parmi les autres priorités de cette présidence,
les "perspectives financières" (le budget européen 2014-2020), ou encore la
réforme de la PAC, et notamment le projet de "verdissement" de la Politique
agricole commune.
En plus
des questions monétaires, le Danemark n’est pas non plus lié par les politiques
européennes en matière d’immigration, d’asile, de lutte contre le terrorisme et
la grande criminalité. Il s’est également exclu de la politique européenne
commune de défense.
A l’image
de son Premier ministre, l’eurodéputée Anne Jensen souhaite qu’il supprime ces
dérogations et devienne un membre de l’Union européenne "comme les autres". Un
nouveau référendum devrait avoir lieu à l’issue de la présidence de
l’Union.
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