Qui va manger les lasagnes au cheval?
Au Portugal ou en Finlande, des
associations caritatives réclament aux industriels et à la grande distribution
les lots sains de produits retirés de la vente. En France, la ministre en
charge de l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti, devrait trancher cette semaine.
La FNARS, la Fédération nationale des
associations de réinsertion sociale, s'est déjà prononcée contre ce qu'elle
appelle "une discrimination alimentaire". Le président de la Croix Rouge en
Alsace et en Lorraine, Armand Perego , est prêt à redistribuer les lots sains
"sans aucun état d'âme. Si nos bénéficiaires savent ce qu'ils mangent et
s'ils veulent le manger". Monique , bénéficiaire
strasbourgeoise des Restos du coeur, est sur la même ligne : "il vaut
mieux le donner que le jeter !"
Marc Tarabella, eurodéputé
socialiste belge, a très officiellement protesté il y a quelques jours contre
la destruction de stocks de plats au cheval dans la grande distribution en
Belgique et en Grande-Bretagne : "c'est hésiter entre donner la nourriture
aux rats et la donner aux gens !"
Pour ne pas stigmatiser les plus
pauvres, l'eurodéputé propose de vendre à très bas prix les marchandises saines
à la viande de cheval, correctement étiquetées. Marc Tarabella va présenter
dans quelques jours à ses collègues de la commission de l'agriculture un
rapport sur l'aide aux plus démunis. Cette aide est amputée de 40% dans le
nouveau projet de budget européen, alors que les autres dépenses seront
réduites en moyenne de 3%. Pour le député belge, l'aide aux plus vulnérables
doit rester une priorité.
Il veut aussi que l'Europe
intensifie sa lutte contre le gaspillage alimentaire. Il y a un an, le Parlement européen a
exigé de Bruxelles des mesures significatives pour améliorer la distribution et
limiter les déperditions de nourriture.
Dans
l'Union européenne, 89 millions de tonnes d'aliments sains sont gaspillés
chaque année. C'est 179 kg par habitant.
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