Selon l'UE, Viktor Orban met la démocratie en danger
Pour Viktor Orban, c'est devenu un "rituel": à chaque débat sur la situation des droits fondamentaux en Hongrie, le Premier ministre s'invite au Parlement européen, qu'il qualifie de "fenêtre sur le monde" et qui lui sert de formidable tribune pour renforcer son populisme. Mais ce mardi 19 mai, il a fait l'unanimité contre lui... à l'exception de l'extrême-droite.
Sa volonté de relancer le débat sur la peine de mort, au nom de la "liberté d'expression", est incompatible avec les valeurs et le socle législatif de l'Union, lui ont rappelé les eurodéputés, y compris de son propre camp, le Parti populaire européen, où Alain Lamassoure, président de la délégation française, parle d'un profond malaise.
Un rétablissement de la peine capitale conduirait à de lourdes sanctions contre Budapest, y compris économiques, et à l'application du fameux article 7 du Traité, qui comprend une suspension du droit de vote au Conseil, a souligné le premier vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, qui lui a par ailleurs demandé de "cesser de caricaturer les décisions de Bruxelles".
Dans une diatribe très ferme, l'ancien Commissaire européen Louis Michel a insisté sur la "dérive autocratique" d'Orban qui menace les fondements et les règles de droit de la maison commune.
Viktor Orban a profité de sa tribune strasbourgeoise pour qualifier d"absurde" le projet de la Commission européenne d'instaurer des quotas pour répondre à l'afflux de migrants et de demandeurs d'asile, revendiquant le droit de la Hongrie à fermer ses frontières.
Vicktor Orban franchit la ligne rouge
Mais c'est surtout le questionnaire sur l'immigration et le terrorisme, adressé aux ressortissants hongrois, qui inquiète la communauté internationale, y compris les Nations-Unies qui dénoncent l'amalgame fait entre migration et attaques terroristes, les migrants économiques étant présentés comme une "menace" pour la Hongrie.
Alors que le Parlement européen prépare une résolution sur la Hongrie qui doit être votée au mois de juin, que le Parti populaire européen s'interroge sur l'attitude à adopter, les dirigeants européens continuent de serrer la main d'un Premier ministre de plus en plus infréquentable, que le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a accueilli vendredi au sommet de Riga par un : "Salut, dictateur !".
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