Une école pour pister l'argent sale
Cette formation de haut niveau est une
"première" en Europe. Financée à 90% par la Commission européenne,
elle est le fruit d'une collaboration entre Europol et plusieurs services de
lutte contre la fraude, comme, en France, les douanes ou la gendarmerie. La
première session démarre le 28 octobre à Strasbourg. Elle est assurée par le
CEIFAC, le Collège européen des investigations financières. Elle
rassemblera 30 stagiaires, venus de 30 pays, magistrats, policiers, gendarmes. Chantal
CUTAJAR, enseignant-chercheur à l'Université de Strasbourg, dirige le CEIFAC.
Elle veut montrer à ces enquêteurs chevronnés comment tracer les flux
financiers d'un pays à l'autre et comment repérer les blanchiments d'argent.
Cette formation de trois semaines s'appuiera sur un cas
pratique, un scénario qui mêlera trafic d'êtres humains, contrebande d'objets d'art et détournement de subventions
européennes. Les stagiaires vont mutualiser connaissances et bonnes pratiques. La France sera représentée pour cette première session par une enquêtrice de la gendarmerie.
Former ensemble des enquêteurs de plusieurs pays, c'est
un atout pour les coopérations à venir; confirme le colonel Thierry THOMAS, commandant du groupement de gendarmerie d'Alsace. Ses hommes travaillent déjà régulièrement avec leurs homologues allemands, suisses ou belges.
En deux ans, le CEIFAC organisera quatre sessions de
formation. Parallèlement, son équipe va constituer une base de données
pour les magistrats et policiers européens. Et préparer pour la Commission
européenne des recommandations sur les moyens d'améliorer la lutte contre
l'économie criminelle.
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