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A Gaza, un agriculteur cultive ses fraises avec peu d'eau et sans pesticides

C'est la pleine saison des fraises au Proche-Orient et Gaza est un haut lieu de la culture de ce fruit. Dans le nord de l'enclave, à la frontière avec Israël, un cultivateur a développé une technique innovante et plus propre pour cultiver ses fraises.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Akhran Abou Khoussa, producteur de fruits et légumes, dont des fraises, à Gaza. (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

A Beit Layah, on arrive à la ferme d'Akhran Abou Khoussa par un chemin sablonneux et défoncé. Ce fils de paysan de 45 ans cultive 15 hectares de fruits et de légumes. Passons les panneaux solaires, sous une serre on découvre des fraises qui poussent non pas au sol mais dans des bacs de terres suspendus au plafond et alignés sur des dizaines de mètres. "Moi, je fais de l'agriculture intensive, explique Akhran. On rationalise l'utilisation de l'eau. Toute l'eau en excès ici est réutilisée pour les autres cultures et on économise en moyenne 70% d'eau par rapport aux techniques traditionnelles."

Les fraisiers cultivés hors sol d'Akhran Abou Khoussa (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

L'eau douce pompée dans le sol sert à arroser les bacs, elle suinte par en dessous et coule dans des tuyaux qui la ramènent dans un bassin de collecte pour les tomates et les concombres. En culture classique, Akhran produit 3 tonnes de fraises par hectare et par an, 8 tonnes de cette façon et sans engrais. Il a plutôt recours à Phytoseiulus Persimilis. "Nous préférons utiliser ces araignées, très utiles car elles mangent les insectes plutôt que des pesticides toxiques. On préfère une agriculture naturelle, c'est une méthode moderne qui permet d'obtenir des produits de la terre sans pesticides et donc bons pour la santé humaine."

Bientôt, ces fraises seront vendues 1,50 euro le kilo à Gaza, 5 euros en Cisjordanie. Ce serait une douzaine d'euros en Europe, au cœur de l'hiver, si les exportations étaient toujours possibles mais ça n'est pas le cas à cause des restrictions israéliennes. 32 employés issus de cinq familles des environs travaillent ici à l'année, plus sept extras pour les fraises. La ferme reçoit régulièrement la visite de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'alimentation, ou d'associations humanitaires. Aujourd'hui un groupe de huit femmes, dont Khada Larian de Mercy Corps. "Nous sommes ici pour passer du bon temps, explique-t-elle, et aussi pour en savoir plus sur la culture des fraises. Comment ils prennent soin de ces plantations et des autres. C'est une réussite car ce type d'agriculture ne se fait que dans ce secteur, mais dans toute la bande de Gaza, on aime ce genre de fruits. Alors les gens viennent exprès dans cette ferme pour la qualité de ses cultures."

Akhran remonte les allées de sa serre. Il regarde affectueusement ses fraisiers dont il caresse les feuilles comme s'il s'agissait de petits animaux.

Les fraisiers d'Akhran Abou Khoussa. (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

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