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Brexit : au Royaume-Uni, le très coûteux déménagement de l'Agence européenne du médicament

L'organisme européen, qui déménage de Londres à Amsterdam, n'a pas obtenu la résiliation de son bail, malgré l'argument du Brexit. 

Article rédigé par franceinfo, Antoine Giniaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège de l'Agence européenne du médicament (EMA) à Londres, le 21 novembre 2017. (NEIL HALL / EPA)

Au Royaume-Uni, la coutume immobilière est connue. Pour payer moins cher, les locataires s’engagent à rester dans leur appartement ou leurs locaux jusqu’à la fin du bail. Un revenu fixe est ainsi garanti au propriétaire. C’est ce qu’a fait à Londres l’Agence européenne du médicament. Mais son choix de déménagement vers les Pays-Bas, dans l'ambiance du Brexit, va lui coûter très cher.

Deux loyers sur les bras

Il y a cinq ans, l'agence européenne s'est installée dans des locaux situés à Canary Wharf, au cœur de la City, jusqu’en 2039. À l’époque, il était impossible de prévoir le résultat du référendum sur le Brexit, ni ses conséquences. Elle s'est engagée à payer l'équivalent de près de 20 millions d’euros chaque année, persuadée d’avoir fait une bonne affaire. La suite est connue. Un référendum, un vote en faveur de la sortie de l’Union européenne, des négociations à rallonge. Dans ce contexte du Brexit, l’Agence européenne du médicament prévoit une installation à Amsterdam. Son nouveau loyer aux Pays-Bas se monte à 13,5 millions d’euros par mois.

L'organisme européen espérait rompre à l’amiable le bail londonien. Le problème, c’est que l’ambiance à la City n’est pas exactement amicale en règle générale, encore moins ces derniers mois. Le groupe immobilier, propriétaire des immeubles du quartier et détenu en partie par le fonds souverain du Qatar refuse de renoncer à son chèque. Et la Haute Cour de justice de Londres a donné raison au propriétaire. Voilà une vraie punition pour l’Union européenne, ont titré des journaux britanniques, comme le Daily Express. Et le juge n’est pas loin de tenir le même discours. Il aurait fallu penser à la facture avant de déménager, a-t-il estimé. C’est aussi une façon de lancer un avertissement à toutes les compagnies qui voudraient quitter la capitale britannique dans les mois qui viennent, en tentant de renégocier leurs contrats.

L'impact du Brexit sur l'immobilier déjà mesuré

Pour la première fois depuis dix ans, les prix de l’immobilier baissent dans la capitale britannique. Cette tendance est particulièrement visible dans les quartiers liés à la finance, à Canary Wharf, dans l’est de Londres, ainsi qu’à Soho, où 40% du parc locatif était jusqu’ici loué à des Européens. Une étude du site internet Zoopla sur 100 000 logements montre que les loyers sont inférieurs de près de 2 000 euros par an à ce qu’ils auraient été si le Brexit n’avait pas eu lieu.

Une seule exception toutefois dans ce tableau. À la City, les bars et les restaurants qui ont une licence pour vendre de l’alcool sont de plus en plus nombreux. Une augmentation estimée à près de 5% par rapport à l’an dernier. De quoi noyer le chagrin de quelques banquiers... 

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