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Education : en Côte d’Ivoire, en dessous de 8,5 de moyenne, les mauvais élèves prendront la porte

Le gouvernement ivoirien ne veut plus de cancres à l’école. Désormais, tous les collégiens ou lycéens affichant une faible moyenne sur l'année seront tout bonnement exclus de l’établissement.

Article rédigé par franceinfo - François Hume-Ferkatadji, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Côte d'Ivoire, les classes comprennent jusqu'à 80 élèves (illustration). (MAXPPP)

La rentrée des classes a été particulière cette année en Côte d’Ivoire. Une nouvelle mesure gouvernementale pend désormais comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des élèves en difficulté. Tous les collégiens ou lycéens qui obtiendront en fin d’année une moyenne inférieure à 8,5 seront désormais tout simplement exclus de leur établissement.

Selon la ministre de l’Éducation, Mariatou Koné, il s’agit de "remonter le niveau, inciter les élèves au travail et lutter contre la médiocrité". Elle précise également que cette mesure existe depuis les années 1970 dans le pays mais n’était plus appliquée. Reste la question du devenir de ces "mauvais élèves" ainsi mis à la porte.

Des enfants qui risquent l'exclusion dès 11 ans

La question agite actuellement le milieu éducatif, d’autant que les plus jeunes concernés auront à peine plus 10 ans. Vont-ils devenir des bandits, ou gonfler les rangs de ceux qu’on appelle ici les "microbes", ces jeunes délinquants mineurs qui agissent en bande dans les quartiers populaires ? Le gouvernement se veut rassurant : "Les élèves ne seront pas exclus du système scolaire, assure la ministre de l’Éducation nationale, il y a des passerelles avec l’enseignement technique et la formation professionnelle".   

Les organisations syndicales ne sont pas aussi confiantes, pointant le manque de lycées techniques notamment à l’intérieur du pays. Ils craignent  également que cette nouvelle menace sur les élèves n’alimente la corruption des professeurs. Des parents d’élèves y voient eux une "double peine" pour  les élèves les plus en difficulté.  La mesure est toutefois bien accueillie, notamment par le corps enseignant. Elle émane d’ailleurs des États Généraux de l’Éducation nationale qui se sont tenus l’année passée. Tout ceci ne devrait toutefois pas faire oublier les graves difficultés que connaît l'enseignement public en Côte d’Ivoire : 60 à 80 élèves par classe, un manque criant de professeurs et un taux de réussite au bac de 30%.  

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