En Autriche, la démission du vice-chancelier d'extrême droite piégé par une vidéo ouvre une crise politique
Heinz-Christian Strache a dû démissionner à cause d’une vidéo compromettante où il promet à la prétendue nièce d'un oligarque russe l’attribution de marchés publics en échange d’un soutien financier à son parti, le FPÖ.
L’Autriche ne sera bientôt plus gouvernée par la coalition droite-extrême droite, au pouvoir depuis fin 2017. Heinz-Christian Strache, le chef de l’extrême droite, a dû démissionner de son poste de vice-chancelier. Une démission provoquée par une vidéo le montrant discutant avec une prétendue nièce d’oligarque russe à qui il promet l’attribution de marchés publics en échange d’un soutien financier à son parti, le FPÖ.
A la suite de cette démission, le chancelier conservateur Sebastian Kurz a annoncé des élections législatives anticipées qui pourraient se tenir dès début septembre. C’est en tout cas le souhait du président autrichien, Alexander Van der Bellen, qui s’est exprimé dimanche après un entretien avec Sebastian Kurz.
En revanche, on n’en sait pas plus pour le moment sur le gouvernement qui assurera la transition jusqu’à la tenue de ces élections. Pour tenter d’y voir plus clair, Sebastian Kurz devrait rencontrer dans les jours à venir les chefs des différents partis politiques. L’opposition a déjà fait savoir qu’elle ne souhaitait pas que les ministres actuels du FPÖ, le parti d’extrême droite, restent dans ce gouvernement de transition, elle préfère qu’ils soient remplacés par des experts.
Un coup dur pour l’extrême droite autrichienne
Heinz-Christian Strache, le vice-chancelier démissionnaire, a également dû quitter la direction du parti, un poste qu’il occupait depuis 2005. En 14 ans, il a réellement façonné le FPÖ et lui a permis d’engranger plusieurs succès électoraux, notamment lors des dernières élections législatives en 2017, où le parti a rassemblé 26% des voix, ce qui l’a conduit au gouvernement. Sa démission va donc laisser des traces.
Ce n’est pas non plus une bonne nouvelle pour ses alliés européens, la Ligue italienne et le Rassemblement national. Interrogée sur cette affaire, dernier, Marine Le Pen a éludé la question arguant que ces accusations "ne faisaient pas disparaître le fait qu’un quart des Autrichiens refusent l’immigration dans leur pays".
Le FPÖ dénonce un "attentat politique ciblé"
Ce scandale explose à seulement quelques jours des élections européennes, ce que le FPÖ n’a pas manqué de faire remarquer. Le parti mise beaucoup sur ces élections européennes, espérant dépasser la barre des 20%. Avant ce scandale, les sondages donnaient le FPÖ à ce niveau-là mais on ne sait pas encore quelles conséquences cette affaire aura sur le vote des quelques 6 millions d’électeurs appelés aux urnes, parmi lesquels de nombreux jeunes puisqu’en Autriche, le vote commence à 16 ans. Le scrutin de dimanche représentera donc, en ce sens, un premier test pour l’extrême droite autrichienne.
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