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En Belgique, un master de cybersécurité enseigne les techniques des "hackers" pour mieux s'en "protéger"

L’Union européenne vient de se doter d'une agence de cybersécurité pour protéger des cyberattaques, les entreprises, les gouvernements, les particuliers. Un master de cybersécurité a également été mis en place en Belgique.

Article rédigé par franceinfo, Laxmi Lota - Edité par Mariam El Kurdi
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le master de cybersécurité en Belgique enseigne les techniques des pirates informatiques. (MAXPPP)

Un master de cybersécurité a vu le jour il y a près d’un an en Belgique. C’est l’un des seuls de l’Union européenne. Ici, les étudiants apprennent les techniques de piratage de leurs ennemis. Le principe : savoir pirater pour mieux apprendre à se défendre. Pas moins de 70 étudiants sont inscrits, dont deux femmes. Ils doivent par exemple réussir à dérober le mot de passe du compte en banque, factice bien sûr, de leur professeur.  

Devenir un expert du piratage pour la "sécurité"

Selon Frédéric Pluquet, professeur de développement et sécurité à l'Ecole supérieure d'Informatique de Bruxelles, il s'agit de piratage éthique. "Je ne leur apprends pas à être des hackers, mais plutôt des professionnels en sécurité, c’est-à-dire qu’ils savent hacker, mais ils savent surtout se protéger des hackers", insiste-t-il. Il est donc nécessaire de connaître les techniques de hackers pour mieux s'en protéger selon le professeur.

Je pense qu’on ne peut pas se protéger des hackers tant qu’on ne réfléchit pas comme un hacker. Donc je leur demande de hacker

Frédéric Pluquet, professeur

franceinfo

La notion de morale est très importante dans la formation. "J’espère qu’ils auront un taux de morale assez bon. On leur parle de tout ça. Mais les meilleurs experts en sécurité sont d’abord de très bons hackers. Je leur explique aussi qu’il y a des lois en Belgique, qu’il y a des lois dans le monde et qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi dans le monde. Après, ils sont adultes, ils peuvent faire ce qu’ils veulent avec ça, ils auront les problèmes qui suivent", poursuit Frédéric Pluquet.

Des étudiants sous haute surveillance

Le domaine d'études est bien sûr sensible et ces étudiants pas comme les autres font l'objet d'un suivi par les autorités. "Ce n’est pas le rôle de l’université, mais il est évident que nos étudiants doivent être pistés et sont screenés", explique Yves Roggeman, l'un des créateurs de ce master de cybersécurité et professeur à l'Université libre de Bruxelles"On essaie d’en établir le profil, mais ce n’est pas l’université qui le fait, c’est sans doute la sûreté", ajoute-t-il.

L'Université se concentre donc sur son rôle de formateur, tout en accordant une place importante à l'éthique. "En fait, il est de notre responsabilité de faire acquérir une certaine éthique à nos étudiants. Il y a des cours d’éthique et c’est tout à fait fondamental, mais en plus, chacun des enseignants transmet ce message dans ces cours et nous avons déjà eu des cas, dans d’autres filières, d’étudiants qui avaient des intentions malveillantes. Il y a des sanctions naturelles. Nous espérons donc, comme c’est une formation longue et lourde, de pouvoir détecter les quelques brebis galeuses qui pourraient s’y perdre, mais franchement, c’est anecdotique", précise le professeur.

Une fois diplômés, ces étudiants peuvent espérer travailler au service de banques, d'opérateurs de télécommunications, de fournisseurs d'accès à Internet, d'industries, de gouvernements et pourquoi pas à la future Agence européenne de cybersécurité.  

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