En direct du monde. À Trévise, une usine recycle les couches-culottes à l’échelle industrielle
La première usine capable de recycler les couches-culottes à échelle industrielle a été inaugurée la semaine dernière à Trévise. C’est une première mondiale.
Les couches-culottes vont désormais pouvoir être réutilisées : c'est une première mondiale qui a reçu en avril le prix européen de l'économie circulaire. A Trévise, près de Venise, en Italie, a été inaugurée cette semaine la première usine capable de les recycler à échelle industrielle. Les couches et serviettes hygiéniques sont des produits courants mais normalement voués à l'incinération ou à la décharge car trop complexes à recycler vu leur composition.
Dix ans de recherches et une centaine de brevets
L’initiative est qualifiée de révolutionnaire par ses promoteurs. La multinationale américaine Procter & Gamble, propriétaire notamment des marques Pampers et Tampax, s’est donc associée au fabricant italien de produits d'hygiène Angelini : à l’issue de près de dix ans de recherches, ils ont abouti à une technologie qui a fait l’objet de 100 brevets.
Les ouvriers n’entrent pas en contact avec les couches : des bennes les déversent sur un tapis roulant qui les porte à un autoclave où pendant 45 minutes la vapeur les ouvre, les lave et les stérilise. L’eau et les matières organiques finissent à la station d’épuration. La matière récupérable est broyée puis déshydratée avant d’être recyclée. En Vénétie, la collecte de couches s’effectue déjà auprès des maternités et des maisons de retraite, grâce au porte-à-porte mais aussi des points de collecte qui ont été implantés.
La cellulose transformée en textiles ou en papier
Traditionnellement la cellulose est utilisée par l’industrie pour fabriquer des textiles artificiels ou du papier, le plastique sert à fabriquer des cintres ou des emballages souples. Le polymère superabsorbant, lui, est transformé en revêtements utilisés en agriculture pour la rétention d'eau en surface. Une tonne de couches usagées permet de récupérer 350 kg de matières revendables dont 50% de plastique, 25% de cellulose et 25% de polymères superabsorbants.
Une tonne vierge de cette dernière matière vaut 2 000 euros. De quoi assurer l’équilibre financier de l’entreprise qui ne touche pas de subventions. Le site inauguré près de Trévise est dimensionné pour 10 000 tonnes de couches par an : l’objectif est d’ouvrir ce type d’usine un peu partout en Europe, l’entreprise travaillant déjà à réutiliser les matières recyclées pour refaire des couches neuves.
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