En direct du monde. Au Brésil, c'est la guerre entre le maire de São Paulo et les graffeurs
Le nouveau maire de São Paulo veut une ville propre. Élu en janvier dernier, il a décidé de s'attaquer aux graffitis qui recouvrent les murs de la ville, provoquant la colère et les représailles des graffeurs.
João Doria parle "d'une guerre". Élu en janvier dernier, en promettant notamment de faire de São Paulo une ville propre, le nouveau maire a décidé de s'attaquer aux graffitis qui recouvrent les murs de sa ville. L'une de ses premières mesures a été de recouvrir de peinture grise l'un des dessins les plus emblématiques de la ville : une œuvre magistrale, située sur une grande avenue, présentée dans les guides de voyage comme l'un des plus grands graffitis du monde à ciel ouvert.
Mais ce n'est pas tout. La nouvelle mairie s'attaque également aux graffeurs eux-mêmes, en augmentant sensiblement les arrestations et les amendes pour ceux qui se font prendre. Une quarantaine de graffeurs ont d'ailleurs été arrêtés au mois de janvier dernier. Le nouveau maire a même passé un accord avec les taxis, pour qu’ils dénoncent à la police un graffeur en train de travailler.
Représailles colorées
Les graffeurs ont décidé de riposter. Ils agissent la nuit, en multipliant les nouveaux tags provocateurs. L'un des derniers exemples est cette phrase, taguée sur la peinture grise appliquée par les agents de la mairie : "On manque de tout, éducation, santé et transports mais le problème majeur est le graffiti ". Les graffeurs signent également le nom de João Doria sur les murs, ce qui a le don d’énerver au plus haut point le maire.
Une opération de com' ?
Difficile de savoir si le maire est simplement en pleine opération de communication, ou s’il pense réellement gagner cette guerre contre les graffeurs. En tout cas, tous les lundi matins, João Doria revêt l’habit du nettoyeur des rues de São Paulo, et va balayer, couper l’herbe ou peindre les murs en gris, le tout évidemment devant les caméras. Il a promis de le faire tous les lundis pendant son mandat.
Mais, récemment, le maire a pris conscience que sa guerre ne plait pas à toute la population, et il a promis de réserver des murs de la ville aux graffeurs, voire même de créer un musée du graffiti. Reste ensuite à trouver des graffeurs qui vont accepter de réaliser une œuvre pour le maire le plus détesté de la profession.
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