En direct du monde. En Argentine, l'ex-présidente Cristina Kirchner est insubmersible
Les élections législatives viennent de se dérouler en Argentine. Elles ont vu la victoire de la coalition du président Mauricio Macri. L'ex-présidente, Cristina Kirchner, devient sénatrice et garde l'immunité parlementaire.
Les élections législatives en Argentine ont vu la victoire du parti de Macri. Les Argentins ont renouvelé leur confiance au mouvement de l’actuel président mais elles marquent la fin d’une époque.
Ce fut un véritable triomphe. Le parti du président Macri, Cambiemos, (“Changeons” en espagnol), a même amélioré le résultat du premier tour de cinq points. Il gagne les cinq plus grandes villes du pays et arrive premier ou deuxième dans chacune des 24 régions argentines et dans la capitale. La candidate de droite gagne haut la main avec 51 % des voix. Mais une des plus belles victoires est celle d’Esteban Bullrich, actuel ministre de l’Education, dans la région de Buenos Aires, contre Cristina Kirchner. L’ex-présidente fait moins bien qu'au premier tour et arrive en deuxième position avec 37 % contre 41 % pour la droite. Avec ce résultat, elle gagne tout de même un siège au Sénat.
L’ancienne présidente résiste et s’offre une immunité en devenant sénatrice
Le gouvernement avait annoncé la fin de Cristina Kirchner. Mais en quelques mois, elle a créé un nouveau parti, s’est entourée d’une nouvelle équipe, et a décroché un siège au Sénat. Avec ses 41 %, elle réalise le meilleur score de toute la gauche. Sans aucun doute, elle sera dans ces prochaines années un pilier de l’opposition parlementaire. Mais cette élection est aussi une aubaine pour l’ex-présidente qui est accusée dans des affaires de corruption. Si elle est condamnée, elle bénéficiera en tant que sénatrice de l’immunité parlementaire.
Les Argentins restent méfiants vis-à-vis de leur classe politique
La plupart des Argentins continue à faire confiance à l’actuel gouvernement mais Macri n’a tout de même pas obtenu la majorité et devra donc négocier pour mener à bien ses grandes réformes. Beaucoup craignent aussi que ce triomphe soit perçu par les élus comme un chèque en blanc. L’Argentine vit aujourd’hui une situation économique délicate. Augmentation des tarifs du gaz, des transports et de l’électricité, Une inflation qui ne cesse de grimper, vagues de licenciements, baisse de la consommation, ralentissement de l’industrie, haut niveau d’endettement et affaires de corruption à gauche comme à droite.
Les Argentins ont donc donné une chance à leur président pour mener à bien ses politiques et faire place au changement qui se fait de plus en plus attendre. Mais aussi à Cristina Kirchner pour veiller aux intérêts des plus vulnérables. Les deux prochaines années s’annoncent donc passionnantes jusqu’à la prochaine élection présidentielle en 2019.
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