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En direct du monde. En Corée du Nord, une nouvelle source de devises : le cyber-braquage

Le régime de Corée du Nord semble avoir trouvé une nouvelle source de devises. Ses 6 000 pirates informatiques attaquent les ordinateurs des autres pays et exigent des rançons.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Ojardias
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des cyber-braquages pourraient partir de Corée du Nord. (MAXPPP)

Alors que la Corée du Nord est asphyxiée financièrement et frappée de sanctions de plus en plus fortes en raison de son programme nucléaire, le régime semble avoir trouvé une nouvelle source de devises : le cyber-braquage !
Les capacités techniques des hackers nord-coréens sont connues : ils ont réussi à pirater l’entreprise de cinéma Sony Pictures et se sont emparés l’année dernière de plans militaires sud-coréens ultrasecrets.

Mais les 6 000 pirates informatiques formés par le régime sont aussi soupçonnés d’avoir dérobé des dizaines de millions de dollars, au travers d’attaques de banques, de sites de jeux en ligne, ou encore via des "ransomware", ces virus qui gèlent votre ordinateur tant que vous ne versez pas une rançon. L’année dernière, le groupe "Lazarus", accusé d’être lié à Pyongyang, a réussi à voler 81 millions de dollars à la banque centrale du Bengladesh – c’est le premier cas connu de vol bancaire en ligne orchestré par un Etat. La Corée du Nord a toujours nié être impliquée.

Depuis un an, ces attaques à visées rémunératrices s’intensifient

La dernière en date est la cyber-braquage d’une banque à Taiwan : des pirates ont réussi à ordonner le virement frauduleux de 60 millions de dollars début octobre avant que la banque ne parvienne à bloquer 99 % des transferts initiés. Le code informatique laisse à penser que ce piratage est une nouvelle fois l’œuvre de Lazarus. Les hackers nord-coréens sont aussi accusés d’avoir attaqué des banques à Mexico et en Pologne, ainsi que trois plates-formes sud-coréennes d’échange de crypto-monnaie bitcoin.
Une longue enquête publiée cette semaine par le New York Times révèle que ces pirates n’opèrent pas tous depuis la Corée du Nord : beaucoup sont basés en Chine, d’autres en Inde. Selon un ancien espion britannique cité par le quotidien, ces cyber-braquages pourraient rapporter jusqu’à 1 milliard de dollars par an... une estimation peut-être exagérée : cela correspondrait au tiers des exportations nord-coréennes !

La Corée du Nord a obtenu ces cyber-capacités de plus en plus sophistiquées


C’est Kim Jong-il, le père du dirigeant actuel, qui a décidé il y a une quinzaine d’année de former des unités d’élite de hackers, dans un but militaire.
Le piratage informatique comporte plusieurs avantages : il coûte très peu mais permet potentiellement d’infliger des dégâts considérables à un pays ennemi. Et la Corée du Nord est elle-même peu vulnérable car très peu connectée à Internet.
Quand Kim Jong-un est arrivé au pouvoir, il a commencé à se servir du hacking pour obtenir des devises, alors que son pays est asphyxié par les sanctions et comme ces pirates nord-coréens ne cessent de progresser, on peut s’attendre à ce que ces cyber-activités continuent.

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