En direct du monde. En Suisse, la Croix-Rouge se lance dans le jeu vidéo pour rappeler que la guerre a ses lois

Un jeu de guerre sans violence, ou presque, c'est possible, grâce au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il s'est associé à l'éditeur de jeux vidéo Bohemia Interactive pour une extension de son jeu à succès. Arma 3 : Laws of war (Les lois de la guerre) est sorti il y a quelques semaines.

La guerre a des règles 

Dans le jeu, les armes font partie du décor. Le joueur incarne Nathan MacDade, un spécialiste du déminage dans un pays qui sort à peine de la guerre. Le conflit est  revécu dans la peau de plusieurs personnages : un soldat des forces régulières, un guérillero et un civil. Jean-Christophe Sandoz, directeur adjoint du droit et des politiques humanitaires au CICR, explique le principe : "Dans chacun des scénarios, le joueur va être placé devant des choix. On peut choisir de violer le droit, mais dans ce cas, il y a des conséquences pour le joueur."  Par rapport à un autre jeu où "on peut canarder les autres de tous les côtés", celui-ci demande un peu plus d'ingéniosité pour accomplir les missions, ajoute-t-il. 

Un lutte contre la banalisation des violations

Cela faisait sept ou huit ans que la Croix-Rouge pensait au jeu vidéo pour sensibiliser au droit de la guerre. Elle utilisait déjà des vidéos pour les groupes armés sur le terrain, mais il restait encore à faire quelque chose pour le grand public. "Le fait que certains scénarios banalisaient des situations comme le droit humanitaire, comme les attaques d'hôpitaux ou d'ambulances, nous préoccupait", précise Jean-Christophe Sandoz . Avec cette vidéo, les joueurs, estime-t-il, vont être sensibilisés à la question du droit de la guerre.

La vidéo de lancement a déjà été vue près de 350.000 fois sur internet. Quelque 20 000 joueurs se sont déjà lancés en moins d'un mois. C'est peu en comparaison des très gros titres sur consoles, mais c'est satisfaisant pour un genre encore inédit.