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En direct du monde. Une nouvelle forêt pour le Royaume-Uni où 50 millions d’arbres doivent être plantés.

Le gouvernement britannique se lance dans un projet d'ampleur : planter, dans les trente ans qui viennent, une gigantesque forêt censée traverser le pays dans toute sa largeur. Soit 50 millions d'arbres.

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une fôret vers la ville d'Eshott (Royaume-Uni).  (RICHARD BAKER / IN PICTURES)

C’est un chantier colossal, une zone qui s’étend sur près de 200 kilomètres et qui traverse le pays d’est en ouest, au nord de l'Angleterre. Une sorte de gigantesque coulée verte, le long de l’autoroute M62, et destinée a grossir, d’année en année. Le gouvernement du Royaume-Uni se lance dans un projet pharaonique, planter dans les trente ans qui viennent une gigantesque forêt, la Northern Forest.

En théorie, en 2050, les Britanniques pourront partir de Liverpool, s’enfoncer dans les sous-bois et aller à pied jusqu’à Chester, Manchester, et rejoindre Leeds puis les plages de sable de la mer du Nord. Les plus aventureux pourront même faire un détour et passer par la forêt de Sherwood, sur les traces de Robin des Bois.

Mais pour y parvenir, il va falloir planter 50 millions d’arbres un peu partout, en périphérie des villes. Le gouvernement de Theresa May a fait valider par le parlement un premier budget de près de six millions d’euros et les premières graines seront mises en terre au mois de mars.

Des espèces endémiques

Une partie des superficies sont déjà boisées. Il existe déjà plusieurs bois et forêts sur le parcours. L’idée est de leur permetrre de se rejoindre, en plantant des arbres tout autour, mais aussi de laisser se développer les différents écosystèmes. Le travail a été confié a des organisations non gouvernementales, comme The Woodland Trust, qui conserve et replante les graines des especes endémiques anciennes du Royaume-Uni. Les responsables et les bénévoles vont semer un peu partout des chênes, des conifères, des pins, des sapins, des épinettes. Et les Britanniques vont aussi s’appuyer sur les résultats des programmes de reboisement lancés au début des années 90, notamment dans les Midlands, pour faire réapparaître la végétation dans les zones sinistrées par l’extraction du charbon. Les terrils ont aujourd’hui disparu, ils sont recouverts de bosquets et traversés par des cours d’eau.

Une priorité contre la pollution atmosphérique

Il y a urgence. Les seuils de pollution critiques à Londres, notamment ont été dépassés l’an dernier, dès la première semaine de  janvier. L’idée est d’améliorer la qualité de l’air, mais aussi de faire revenir des espèces animales, protéger les oiseaux, notamment les rapaces noctures, les chauves-souris et l’écureuil roux.  Ces bois doivent aussi servir à protéger les agglomérations, en jouant le rôle de digues, pour éviter les inondations. Les experts estiment qu’à terme, la forêt pourrait protéger près de 190 000 maisons. Le dernier atout sur lequel insiste le gouvernement, c’est l’aspect économique. Le tourisme vert pourrait générer, selon les études, près de 2,5 milliards d’euros dans les 25 prochaines années..

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