En Espagne, le projet de gazoduc MidCat relancé par la guerre en Ukraine
Face à la dépendance européenne au gaz russe, de nombreuses voix s’élèvent pour relancer le projet de gazoduc Midi-Catalogne, qui permettrait d’assurer l’interconnexion gazière entre l'Espagne et la France.
Le gazoduc baptisé MidCat devait relier, via les Pyrénées, Hostalric au nord de Barcelone à Barbera, à l’est de Carcassonne. Son but était de faire remonter vers le nord du continent le gaz en provenance d’Algérie, un pays qui fournit déjà 11% du gaz consommé en Europe.
Le projet a été abandonné en 2019. À l’époque, il avait été jugé trop cher : il devait coûter un demi-milliard d’euros, la France estimait qu’elle n’en n’avait pas vraiment besoin. Les écologistes des deux côtés de la frontière s’y étaient vivement opposés. Mais désormais, la guerre en Ukraine pose la question de la dépendance de l'Europe pour le gaz russe. Le débat sur le gazoduc est donc relancé.
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La péninsule ibérique largement dotée en infrastructure gazière
La construction de ce chaînon manquant permettrait de faire remonter du gaz naturel liquéfié (GNL ) qui arrive en Espagne par bateau depuis les États-Unis, le Nigeria ou encore le Qatar via les ports méthaniers espagnols. "La péninsule ibérique est très bien dotée de stations de décharge de gaz liquide", explique Joan Vila, ingénieur industriel. "Il y en a huit ports en Espagne, plus un au Portugal. On a donc neuf ports de décharge au total. Le gazoduc est une façon de rentabiliser des investissements qui existent déjà."
Les capacités d'importation de gaz liquide de l'Espagne de 80 milliards de mètres cubes par an. C'est presque trois fois plus que sa consommation. Mais sans connexion vers la France, ça ne sert pas à grand-chose.
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