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En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban fait fermer la seule radio d'opposition

Klub Radio a cessé d’émettre dimanche soir. Les autorités hongroises n’ont pas renouvelé sa licence. La radio n'est plus diffusée que sur internet.

Article rédigé par franceinfo - Florence La Bruyère. Edité par Frederic Wittner
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les locaux de Klub Radio à Budapest (Hongrie) le 9 février 2021 (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Klub Radio, c'est l’ancienne radio de l’Automobile Club, d’où son nom. Elle a été rachetée par un propriétaire privé, Andras Arato, qui en a fait un média généraliste, avec une large gamme d’émissions politiques et culturelles. Avec le temps, Klub est devenue une radio d’opposition ainsi qu'un forum ouvert à tous ceux qu’on n’entend plus sur les médias publics : les ONG de défense des droits de l’homme, les féministes, les associations d’aide aux plus démunis… Bref, Klub assure une vraie mission de service public – dans un pays où le service public est devenu une machine de propagande au service du parti de Viktor Orban.

L'Autorité hongroise des médias, l’équivalent du CSA français, a refusé de renouveler la fréquence de Klub, au motif que la radio avait envoyé avec retard la liste des musiques qu’elle diffuse. C’est un peu cousu de fil blanc. Car d’autres radios (proches du gouvernement, comme Info Radio) ont aussi tardé à envoyer leurs fichiers Excel et n’ont pas perdu leur fréquence pour autant.

Le porte-parole du gouvernement, Zoltan Kovacs, assure que l’Autorité des médias est indépendante et que le gouvernement n’a rien à voir dans tout cela. Mais pour le rédacteur en chef de Klub, Mihaly Hardy, il est clair que le pouvoir veut faire taire ce média d’opposition à un an des prochaines législatives : "Même en Russie, les radios critiques existent encore. Elles servent de soupape ! Dans la Russie de Poutine, on tue des journalistes ; en Hongrie, on tue des radios."

On pourra continuer à écouter Klub Radio sur internet. Mais la radio risque de perdre une bonne partie de son public : les personnes âgées qui ne sont pas connectées.

Autre atteinte à la liberté de la presse : une nouvelle loi sur les drones

Désormais en Hongrie, si vous diffusez des images d’une maison sans l’autorisation de son propriétaire, vous encourez un an de prison. Et pour faire voler un drone avec une caméra, il faudra s’enregistrer et demander la permission des autorités 30 jours avant le vol. Cette loi, adoptée par le Fidesz, parti de Viktor Orban qui détient les 2/3 des sièges au parlement, est entrée en vigueur le 1er janvier 2021.

Ces dernières années, grâce aux drones, des journalistes hongrois ont publié des vidéos montrant les luxueuses propriétés des amis de Viktor Orban et de son gendre. Pour les en dissuader, le gouvernement Orban a mis en place ces nouvelles règles, qui sont encore plus strictes qu’en Chine.

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